L'obligation d'Algérie Télécom (AT) est cotée à la Bourse d'Alger depuis hier, a annoncé son président-directeur général, Slimane Kheireddine, lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au siège de l'entreprise. La première séance de cotation a eu lieu hier. Le cours de l'introduction sera de 100,7% de la valeur nominale de l'obligation. Cette opération clôture ainsi la campagne relative à l'émission obligataire d'AT. Selon Makhlouf Rahni, directeur général de la Bourse d'Alger, « l'encours des obligations d'AT admis aux échanges sur le parquet de la bourse s'élève à environ 21,6 milliards de dinars portant ainsi le flottant des titres de créances inscrits à la cote à plus de 37 milliards de dinars ». Il s'agit, a-t-il souligné, d'un record enregistré en matière d'encours introduit en bourse depuis sa mise en place. Pour sa première séance de cotation, l'obligation d'AT s'est avérée fructueuse, a-t-il indiqué. « Le volume échangé s'élève à 450 lots de 10 000 DA, soit une valeur transigée de 4 531 500 DA. Un volume de 2499 titres a été enregistré à l'achat et à la vente. Quatre intermédiaires en opérations boursières (IOB) ont participé à la négociation. La quantité totale demandée à l'achat est de 450 lots. La quantité totale offerte à la vente est de 2049 lots », a-t-il précisé. L'admission du titre de créance de l'opérateur historique à la cote officielle en bourse est la deuxième enregistrée durant l'année en cours après celle de Sonelgaz réalisée le 29 mai 2006, a rappelé M. Rahni. Depuis 2003, le montant des fonds levés dans les différents emprunts obligataires lancés par différentes entreprises émettrices s'élève à 160 milliards de dinars, a-t-il signalé. M. Rahni a reconnu que le marché obligataire a apporté une bouffée d'oxygène à la Bourse d'Alger. « Depuis l'entrée en activité de la bourse en 1999, quatre admissions ont été enregistrées dont l'emprunt obligataire de Sonatrach qui depuis est sorti car il est arrivé à maturité et celui d'Eriad Sétif qui a fait une offre de retrait public. La part des obligations cotées en bourse représente 24% de l'encours global alors qu'elle était nulle avant le 29 mai 2005 », a-t-il dit à ce propos. La cotation de l'obligation d'AT devrait avoir un effet boule de neige, a-t-il observé. « Air Algérie s'est engagée à coter son obligation en Bourse. En 2007, d'autres titres feront de même. AT et Sonelgaz reviendront probablement », a-t-il mentionné. D'après lui, le marasme de la bourse était dû « aux limites posées aux émissions institutionnelles dictées par les règles prudentielles mais aussi à l'exigence accrue exprimée par les investisseurs pour assurer la négociabilité des titres de créances dans les meilleures conditions de transparence ». Dans le même sillage, il a fait remarquer que le dispositif de la Bourse d'Alger était sujet à plusieurs dysfonctionnements dont la matérialisation qui constituait un blocage pour les transactions. La création du dépositaire central des titres, Algeria Clearing, a solutionné ce problème, a-t-il relevé. Le manque criant de dynamisme dans le marché boursier est, selon lui, également imputable à l'absence d'incitations fiscales. « Il y a bien des exonérations fiscales pour les produits boursiers tels que les dividendes et les plus-values mais ces mesures sont insuffisantes », a-t-il souligné encore. La Bourse d'Alger fait l'objet d'un plan de relance qui s'étale jusqu'en 2010 qui prévoit notamment sa modernisation pour la mettre au diapason des standards internationaux en matière de cotation, de recrutement et de formation du personnel qualifié mais surtout l'aménagement des locaux « pour une bourse digne de ce nom », a conclu M. Rahni.