De nouveaux espaces dédiés à la culture et aux débats, c'est le mieux qu'on puisse attendre pour Constantine. On ne regrettera jamais assez la désertification du champ culturel dans cette ville privée de sa sève, mais quand des initiatives s'invitent à contre-courant, on ne peut qu'applaudir. Deux initiatives, justement, émanant d'une association de deux acteurs culturels, seront lancées à partir de demain, vendredi, et promettent déjà des espaces d'agitation intellectuelle. L'association Numidi-Art et les éditions du Champ Libre aspirent à apporter un peu de fraîcheur dans le désert qu'est devenue cette ville. Pourquoi ces initiatives? Les co-organisateurs partagent les mêmes sentiments de tout Constantinois normalement constitué. «L'association Numidi-Arts» et «les éditions du Champ Libre» font le constat, largement partagé par les acteurs et les observateurs de la scène culturelle constantinoise, de l'état de déshérence de la vie artistique et intellectuelle de la vieille médina, et cela en dépit des fastes et des paillettes de «Constantine, capitale de la culture arabe», lit-on dans le document d'annonce. Mais au lieu de la résignation, on préfère l'action. «Convaincus que la réponse ne peut se trouver dans les sentiments de désolation ou de résignation, elles ont pris la résolution d'imaginer deux espaces de rencontres, de débats et d'échanges à l'enseigne de ‘‘Houna Qassentina'', reprise de l'historique annonce des programmes des décrochages Constantinois de la station d'Alger de radiodiffusion», ajoutent les rédacteurs du texte. Houna Qassentina (ici Constantine en français) est le générique de cet élan qui viendra s'ajouter aux rares oasis culturelles locales. Deux espaces donc, sont proposés au public. Le premier, genre de soirées ramadanesques hebdomadaires, prendra place au café Riche et sera animé, chaque vendredi du mois, par deux intervenants, l'un sur l'actualité et l'autre sur un thème culturel choisi, agrémentés d'un outro musical. Le deuxième rendez-vous, baptisé Le Forum constantinois, sera domicilié à l'ODEJ. D'une périodicité mensuelle, ces rencontres qui visent à «offrir un cadre d'échanges adossé à l'expertise», se déclinent sous la forme conférence/débat, et traiteront aussi bien des questions académiques (histoire, patrimoine, culture), que des questions d'actualité.