Le niveau des nappes phréatiques a atteint un seuil alarmant après une longue période de sécheresse que certains citoyens, propriétaires de puits à Aourir, 60 km au nord de Bordj Bou Arréridj, ont cessé de creuser. «C'est du jamais-vu dans notre région connue pour son abondance hydrique où les fontaines et les sources coulaient à flots. Hélas, les deux forages qui alimentaient suffisamment le village sont à sec depuis un mois. Pis, le seul point d'approvisionnement restant, à savoir la source ancestrale Ouchaâlal, d'un débit de 2.5 l/s continue son bonhomme de chemin vers l'oued, au vu et au su de tout le monde. Alors qu'une simple pompe suffirait pour alimenter un réservoir et desservir les habitations», nous dit avec amertume un habitant. Il poursuit : «Cela fait trois ans que nous avons exposé la demande de raccorder la source au réseau d'électricité, mais rien n'est fait avec les tracasseries bureaucratiques». Face à cette situation, certains citoyens sont contraints de faire de longs trajets à la recherche de l'eau dans les sources d'El Main, de Mezrarrag ou encore jusqu'à la fontaine de Boukhattala, au bas-côté du CW 43. D'autres se rabattent sur des sources presque asséchées, qui ne sont accessibles qu'à pied ou à l'aide de bêtes, ou tout simplement débourser une somme exorbitante pour acquérir une citerne d'eau. Selon notre interlocuteur, la pénurie d'eau potable a été ressentie depuis un mois pour s'accentuer durant le mois de Ramadhan. Pour rappel, il y a quelques semaines, nous avons évoqué le sujet avec le chef de la daïra de Djaâfra, qui s'est dit conscient de la pénurie d'eau dans les quatre communes de la daïra. Mais il a rassuré les habitants pour les approvisionner avec des citernes, en attendant le raccordement au barrage Tichihaf, situé entre la wilaya de Bordj et celle de Béjaïa.