La surabondance de beaucoup de produits agricoles sur le marché national inquiète de plus en plus les opérateurs économiques, mais surtout les fellahs et les commerçants étant les premiers à devoir prendre en charge la commercialisation de ces produits sur le marché. Hier, à l'occasion d'un débat organisé par le forum du journal El Mihwar, le président de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), El Hadj Tahar Boulenouar, a appelé à la nécessité de prendre en charge, en ces temps de surabondance des produits agricoles, tous les surplus de production de fruits et légumes, au risque de voir les prochaines saisons agricoles souffrir soit de pénurie, soit de flambée des prix. Le même responsable a expliqué cela par le fait que les agriculteurs risquent de décider d'abandonner la culture d'un produit agricole, lorsqu'ils constatent que leur surplus de production n'a pas été pris en charge lors de la saison précédente. Selon le président de l'ANCA, le moyen le plus sûr à même d'endiguer définitivement ce problème est de «multiplier les unités industrielles de transformation à travers l'ensemble des régions agricoles du pays». Il faut rappeler aussi que l'absorption des surplus de production passe nécessairement par le renforcement des capacités de stockage. Un projet de développement des capacités de froid a été tracé par les autorités publiques, et dont la réalisation a été confiée à la société nationale de froid, Frigomedit. Le projet porte sur la réalisation de 50 entrepôts frigorifiques d'une capacité de 350 000 m3 au niveau national, pour un coût de 36,6 milliards de dinars, avec pour objectif d'augmenter les capacités nationales de stockage et d'absorber le surplus de la production agricole, mais aussi d'asseoir un équilibre entre l'offre et la demande et de diversifier les canaux de distribution, de commercialisation et de stockage pour l'ensemble des consommateurs et producteurs du marché local. Selon Medjber Mohamed, président de la Commission nationale des mandataires, «le secteur agricole enregistre, cette année, une production énorme que nous n'avons pas connue depuis plus de 15 ans», estimant par la même que l'exportation de l'excédent des produits agricoles, notamment la pomme de terre, la tomate et certains fruits de saison, demeure la solution la plus en vue, en ce moment, pour prendre en charge cette surproduction. Les animateurs du forum ont appelé, à ce propos, à la levée des entraves administratives qui freinent les exportations, à l'instar de l'absence d'un accompagnement bancaire et le manque de logistique adéquate pour une meilleure exportation. L'ANCA a notamment insisté sur le rôle des attachés économiques installés au niveau des ambassades algériennes à l'étranger, mais aussi de celui des Chambres de commerce et d'agriculture au niveau des wilayas, censées rassembler tous les intervenants dans le secteur agricole pour une meilleure productivité et une présence sur les marchés internationaux.