Interrogation n Il ne se passe pas un jour sans que le cas Thissen fasse débat : partira, partira pas ? C'est la question qui revient sur toutes les lèvres, notamment au sein de l'opinion mouloudéenne qui reste sceptique quant aux chances du coach belge d'aller au bout de son contrat. Déjà entre les joueurs et l'entraîneur, les choses n'ont pas accroché au départ ce qui a fait naître une ambiance tendue et un nuage d'incompréhensions que les dirigeants eux-mêmes ont reconnus à travers le premier responsable du club, Sid-Ahmed Kercouche, et son porte-parole, Djamel Rachedi, qui ont parlé de fronde pour expliquer le malaise né depuis l'arrivée de Jean Thissen à la barre technique. Les joueurs ne sont pas contents de leur entraîneur, ce n'est plus un secret pour personne, son adjoint, Mohamed Mekhazni, et le gardien, Ouamane, écartés du voyage de Béjaïa où le Mouloudia joue aujourd'hui un match à enjeu contre la JSMB, tout comme le défenseur Belaïd qui a poussé un coup de gueule, ce qui n'est pas dans les habitudes de ce discret enfant du club. «Le Mouloudia n'ira pas loin avec cet entraîneur. Je dirai même que l'équipe court à la catastrophe et mérite d'avoir un entraîneur plus compétent que ce Thissen», lancera Belaïd, furieux de son sort. Les propos sont graves et révélateurs d'un malaise qui ronge le Doyen surtout que tous les éléments mécontents évoquent la libération «injuste» des joueurs Zemit, Badache, Hamadou et Tahraoui. Belaïd, pour sa part, risque gros en passant en conseil de discipline après ses critiques acerbes et ouvertes contre son entraîneur, voire contre ses dirigeants indirectement qui auraient recruté un technicien «incompétent» ! Avec cette sortie, Belaïd (22 ans) se porte sur la liste des libérables et se dit même prêt à relancer sa carrière ailleurs. Pour ce qui est de Jean Thissen, son cas divise déjà les dirigeants où certains jurent de le pousser vers la sortie si le résultat du match contre la JSMB tourne au vinaigre, même ceux qui l'ont soutenu, il y a si peu, malgré les déclarations du président Kercouche qui a réitéré sa confiance à cet entraîneur lors de la dernière conférence de presse qu'il a animée la semaine dernière. «Il est impensable de limoger un entraîneur après simplement quinze jours de travail alors qu'il a signé pour dix-huit mois. Nous sommes des gens sérieux», dira le boss du MCA. Mais est-ce suffisant lorsqu'on sait qu'au Mouloudia, comme ailleurs d'ailleurs, on cultive aisément les contradictions et les paradoxes. Le récent épisode du départ de l'entraîneur Enrico Fabbro est là pour nous rappeler que chez le Doyen, la parole ne vaut rien devant la pression de la rue et l'implacabilité des résultats sportifs. 16 staffs techniques depuis 2001 ! l Il est entendu que depuis l'avènement de l'association El-Mouloudia dans la gestion directe de l'équipe de football, le MCA n'a gagné que deux coupes d'Algérie et deux Supercoupes en six saisons (depuis 2001), ce qui reste mi-figue mi-raison, mais il a consommé 16 staffs techniques entre entraîneurs en chef et intérimaires, dont cinq étrangers (Rabier, Nouzaret, Bracci, Fabbro et aujourd'hui Thissen). Cette instabilité chronique a empêché tout travail en profondeur ou une reconstruction d'une équipe conquérante capable de truster des titres majeurs (championnat) ou de s'illustrer dans les compétitions régionale ou continentale. Et au rythme où vont les choses, on doute fort que Jean Thissen puisse aller au bout de son bail et de ses objectifs, d'autant que la filière belge s'est avérée infructueuse dans notre pays avec les passages catastrophiques de Renquin (avec le MCA), Taelman (avec la JSK), Leekens et Waseige (avec la sélection nationale). À moins d'un miracle !