Zahra Harkat a interprété avec brio le rôle de Yasmine dans le feuilleton El khawa. Plus connue comme animatrice d'émissions, elle a tenté l'aventure de comédienne. Zahra s'est ouverte à cet art et nous explique les raisons de ce choix. - De présentatrice vedette dans plusieurs émissions, vous avez décidé de tenter l'aventure de comédienne. Quelles sont les raisons ? J'ai eu cette proposition à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Au début, j'étais totalement contre cette idée, parce que je ne suis pas comédienne et j'avais une très mauvaise opinion des feuilletons algériens, et donc je ne voulais pas être associée à ce genre de production. C'est le mektoub, ou le hasard, qui a voulu que je fasse partie de ce casting. Le réalisateur, Madih Belaïd, avait fini quasiment la totalité du casting du feuilleton et il lui restait le personnage de Yasmine pour lequel il n'était pas encore complètement sûr. On lui a proposé deux jeunes filles qui avaient déjà passé le casting, mais il manquait un «petit quelque chose», selon lui. Il regarde la Télévision algérienne pendant la préparation du feuilleton et il tombe sur mon émission Studio Live, sur l'ENTV, il se demande qui est cette animatrice, est-ce qu'elle est algérienne ? Est-ce qu'elle parle algérien, car elle correspond au profil ? Il a contacté Amina, une amie qui est dans la production. Elle a pu trouver mon numéro de téléphone et m'a contactée. Il y avait quelques mois que je n'étais pas rentrée en Algérie et que mon appareil téléphonique algérien était éteint et le premier coup de fil que je reçois en l'activant à l'aéroport était celui d'Amina, qui me propose ce feuilleton. Au début, je lui dis que ce n'est pas du tout dans mes intentions de devenir comédienne, ni de jouer dans un feuilleton. Elle a su me convaincre en me disant qu'il fallait juste que je contacte le réalisateur et la boîte de production. N'ayant rien à perdre, je suis partie dans les bureaux de Not FoundProd by WellcomAdvertising et j'ai été agréablement surprise par leur professionnalisme et la masse de travail de cette boîte de production. J'ai rencontré le réalisateur, Madih Belaïd, qui a su me faire vivre ce feuilleton. D'après lui, c'était comme un début d'une grande carrière pour moi. J'avais besoin d'une nouvelle expérience et d'une nouvelle vibration dans ma vie. - Le feuilleton El Khawa diffusé sur El Djazaïria One lors de ce Ramadhan a révélé vos talents d'artiste. Comment avez-vous vécu cette expérience ? Ce fut une expérience extraordinaire. J'étais comme un nouveau-né, j'avais laissé toute mon expérience de télévision derrière moi, même si ça m'a beaucoup aidée, car je n'avais pas d'appréhension par rapport aux caméras et au staff technique autour de moi. Je me suis découverte une vocation. Chaque jour, il y avait un nouveau challenge, de nouvelles choses à apprendre et à transmettre. Je l'ai vécu avec beaucoup de stress et de fatigue, mais j'ai eu cette adrénaline qui a pu m'aider à surmonter les difficultés. C'est quelque chose d'extraordinaire qui s'est produit dans ma vie. - Le scénario et le choix de votre personnage ont-ils contribué à faire émerger votre talent ? La première chose qui a fait émerger mon talent est le réalisateur et la direction d'acteurs. Il était présent pour me corriger et me montrer comment il fallait être et réagir. Le personnage de Yasmine n'est pas très loin de ma personnalité (on a plus ou moins le même âge, le même cadre de travail et de vie). On est le même genre de fille. Du coup, réagir comme Yasmine n'était pas trop compliqué, sauf lors des séquences qui étaient trop dures, comme celle où je devais perdre mon père ou me disputer. Quand j'ai lu le scénario, j'ai su qu'il y avait un message à faire passer : c'était la chose la plus importante parce que je me suis reconnue dans ce que j'étais en train de lire. Des histoires d'héritage, on en a tous dans nos familles, des conflits entre frères et sœurs et de drogue qui est un fléau social en Algérie. Ce qui m'a le plus touchée et poussée à faire partie de ce projet est l'impact que pourrait avoir ce feuilleton sur notre société et ouvrir les yeux sur des soucis qu'on vit au quotidien. - Zahra Harkat envisage-t-elle une carrière au cinéma ? Cela était un rêve un peu caché au plus profond de moi. Mais je n'ai jamais eu ni le courage ni les vraies bonnes opportunités pour passer le cap. J'ai déjà participé à un court métrage il y a quelques années, mais avec un petit rôle (Le dernier passager, de Mounes Khammar) qui reste une belle expérience. Je n'avais pas encore le cran et assez de maturité pour passer à autre chose. Avec El Khawa, c'est une porte qui s'ouvre devant moi et c'est avec joie que je m'exercerai en tant que comédienne de cinéma. - Pensez-vous que les feuilletions lors du Ramadhan attirent plus de téléspectateurs que durant le reste de l'année ? C'est une certitude, c'est pour cette raison qu'il y a autant de productions. C'est désolant ! J'espère qu'avec le succès de ce feuilleton (il y a même une deuxième saison en négociation), on pourra faire des productions tout le temps.Les gens regardent la télévision, mais aussi sur internet. - Vous avez une page Facebook officielle. Est-ce une manière de rester en contact avec les fans ? J'avoue que je ne suis pas très fan des réseaux sociaux, j'ai ouvert une page Facebook comme tout le monde, à l'époque où ça a commencé mais sans être active. J'ai fini par faire une page officielle Zahra Harkat, où je partage quelques photos de mon tournage, mais ça reste très ponctuel. Je ne suis pas une personne qui expose sa vie privée, j'essaie au maximum de la préserver, mais en tant que personnage public, je me dois d'être présente et de communiquer avec mes fans. J'essaie d'être plus ou moins présente, je partage quelques photos, avis, vidéos et je réponds aux gens qui me posent des questions comme je le faisais lors de mes émissions. Avec El khawa, je me suis relancée sur le web : ça me permet d'être proche et d'écouter certaines critiques pertinentes, j'aime bien cet esprit, même si on n'est pas là physiquement, on peut communiquer avec les gens qui nous aiment et qu'on aime bien.