La salle de sport du chef-lieu de wilaya de Tipaza avait abrité hier deux anniversaires, celui du secrétaire général de l'UNPA, Alioui Mohamed, et celui de l'Organisation nationale des fellahs qui souffle sa 32e bougie. La kermesse présidée par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, avait débuté à midi exactement pour s'achever vers 13h. Nous avons pu remarquer la présence des membres du gouvernement, MM. Sellal, El-Khaldi et Benaïssa, des députés et secrétaires généraux de la CNEC et de l'ONEC, de Boualem Benhamouda, du colonel Tahar Z'biri, de l'ancien ministre de l'Agriculture, Nour-Eddine Bahbouh, parmi l'assistance. Le secrétaire général de l'UNPA, dans son allocution, a évoqué les difficultés qui entravent l'activité des fellahs. Il avait mis l'accent sur la marginalisation de son organisation dans les débats qui concernent le présent et l'avenir du secteur de l'agriculture. Le constat négatif dressé par l'orateur illustre le résultat de l'absence de concertation entre ceux qui décident et les fellahs. Le déficit en moyens de froid et de stockage étouffe les fellahs qui fournissent des efforts pour augmenter la production de certaines cultures. Le SG de l'UNPA demande une plus grande implication de l'Etat, tout en espérant que son organisation sera invitée en qualité de partenaire incontournable lors des prochaines concertations, avant la prise de décision sur le sort de l'agriculture. Les banques, selon le SG de l'UNPA, ne jouent pas leur rôle. Elles accordent de fortes sommes d'argent à des personnes sans se soucier du contrôle de leur destination. « Nous proposons la création d'un haut conseil de l'agriculture présidé par le chef de l'Etat ou le chef du gouvernement, afin que nous, UNPA et Chambre nationale de l'agriculture, puissions vérifier le flux de cet argent », dira-t-il. Le SG de l'UNPA avait dénoncé l'avancée du béton dans les terres agricoles, en précisant au passage que les étendues des Hauts- Plateaux et du Sud doivent être mises en valeur. Les superficies agricoles diminuent en raison des constructions. Alioui Mohamed avait interpellé les institutions pour faire cesser la faillite du secteur et se relancer dans la réhabilitation de l'activité agricole au pluriel dans le but d'améliorer les conditions sociales et économiques du monde rural algérien à l'heure de la mondialisation. Succédant au secrétaire général de l'UNPA, le chef du gouvernement se voulait plus rassurant et a tranquillisé les fellahs en énumérant des chiffres pour démontrer que le secteur de l'agriculture avait enregistré des résultats positifs depuis l'an 2000 grâce justement au programme du président de la République, selon l'orateur. Il a commencé à citer l'augmentation du volume de la production nationale agricole qui est passé de 359 milliards de dinars en 2000 pour atteindre 657 milliards de dinars en 2005, ayant abouti à la création de 1 600 000 emplois permanents dans les zones rurales et l'augmentation de la surface utile agricole et de la superficie des forêts, tandis que 200 000 fellahs, selon Belkhadem, sont devenus de véritables investisseurs grâce à la politique de soutien prônée par l'Etat. Les productions nationales de la pomme de terre, du lait et d'autres cultures ont enregistré une augmentation, selon M. Belkhadem. Le chef du gouvernement reconnaît que les fellahs font face au problème d'écoulement de leurs productions agricoles, les rendant par conséquent dans l'incapacité de rembourser leurs dettes. Le résultat du cumul de ces diverses difficultés dans le secteur de l'agriculture ne doit plus continuer, a précisé le secrétaire général du FLN. L'Etat s'engage pour l'horizon 2013 à mettre en place des mécanismes de gestion et de financement pour restructurer 250 000 exploitations agricoles, de créer de nouveaux emplois permanents, augmenter le taux de développement du secteur agricole pour atteindre 8%, de mettre en valeur des superficies de terres agricoles afin de satisfaire 60% des besoins nationaux en céréales, 80% en lait et enfin satisfaire entièrement la demande nationale en pomme de terre et légumes.