Les dettes des agriculteurs et la question du foncier agricole seront résolues très prochainement. La décision, annoncée, hier, par le SG de l'Unpa, M. Alioui, a été prise, il y a quelque temps, par le chef de l'Etat. Pour rendre cette décision opérationnelle et lui donner un cachet officiel, le Chef du gouvernement, M. Ali Benflis, recevra, dans quelques jours, les représentants de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa). Le tête-à-tête entre le secrétaire général de l'Union et Benflis «portera essentiellement sur les problèmes des fellahs et du secteur agricole de manière générale...». Lors de son périple à l'est du pays, M.Alioui Mohamed a touché du doigt une question jugée, à la fois, sensible et taboue, à savoir le foncier agricole, mais également les dettes des agriculteurs accumulées durant des années et évaluées, selon certaines sources, à des dizaines de milliards de centimes. Ces deux thèmes ont constitué l'essentiel des débats des fellahs des wilayas de Bordj Bou-Arréridj et de Sétif, dimanche et hier. Le secrétaire général de l'Unpa a rappelé, qu'«une solution à leurs dettes envers les banques va bientôt aboutir conformément aux instructions du Président de la République». A souligner que, outre les banques, les agriculteurs ont des dûs envers la Casnos depuis 1995 date de leur affiliation. Cependant, a précisé M.Alioui, il sera procédé au règlement au cas par cas et en fonction des investissements de chaque agriculteur. Ainsi, les agriculteurs, qui ont changé d'activité et abandonné leurs terres (on en recense des centaines), ne seront pas parmi ceux qui verront leurs dettes effacées. Ce qui signifie que les Algériens qui ont fui le terrorisme ne seront pas inclus dans cette opération. La situation ambiguë dans laquelle se trouve le foncier agricole depuis l'indépendance a été exprimée, encore une fois, par les fellahs, premières victimes d'un différend dont les parties sont opaques telles des ombres chinoises. Les agriculteurs ont réclamé, pour la énième fois, des actes de propriété. Il faut savoir que ce précieux document empêche les laboureurs d'obtenir les avantages offerts par l'Etat, l'effacement de la dette en est un. De toute manière, le sujet est tellement compliqué que le ministre de l'Agriculture a lâché, lors de sa dernière rencontre avec la presse, une phrase lourde de sens: «Quand on ne me pose pas de question sur le foncier agricole, je suis content.» Par ailleurs, les membres de l'Union des paysans algériens seront aujourd'hui à M'sila pour une assemblée générale ordinaire, tenue au chef-lieu de wilaya et présidée par M.Alioui Mohamed, secrétaire général de l'Unpa. Les responsables des paysans des contrées visitées par ce dernier ont tous affirmé que des projets commencent à voir le jour. Parmi ces réalisations, l'on insiste sur la reconversion des terres, la réalisation de forages et l'octroi d'aides aux fellahs dans le cadre de la relance économique. Les fellahs ont insisté sur les démarches administratives, jugées «lentes», dans l'octroi de crédits.