Les pays signataires de l'accord de réduction de la production de pétrole semblent optimistes quant à un prochain rééquilibrage du marché pétrolier. A l'issue de sa 4e réunion tenue hier à Saint-Pétersbourg (Russie), le comité ministériel de suivi des pays de l'OPEP et des pays non OPEP (JMMC) a relevé, dans un communiqué rendu public, «une tendance vers un rééquilibrage» du marché, et ce, sur la base du rapport de la commission technique chargée du suivi de la mise en œuvre de l'accord de réduction de la production de pétrole. «Le marché du pétrole effectuait des progrès constants et significatifs vers le rééquilibrage. Le renforcement continu et la reprise mondiale est en cours, avec une stabilité du marché du pétrole qui reste un facteur déterminant. La volatilité du marché a été plus faible ces dernières semaines, alors que les flux d'investissement ont visiblement commencé à s'améliorer dans l'industrie», souligne le communiqué, repris par les agences de presse. Satisfaits des résultats de l'accord de réduction de la production pétrolière, conclu fin 2016, et ayant constaté son impact positif sur le marché, les pays OPEP et non OPEP se sont dits, hier, «favorables à une prolongation au-delà de mars 2018 si nécessaire». C'est ce qu'a déclaré, en tout cas, à Saint-Pétersbourg, le ministre saoudien de l'Energie, Khalid Al Falih, tout en soulignant que lorsque les baisses de production ne seront plus nécessaires, «les pays producteurs assureront une sortie en douceur de l'accord afin de ne pas créer de choc sur le marché». En attendant que ce stade soit atteint, l'Arabie Saoudite a promis «d'accentuer ses efforts de réduction de l'offre de pétrole» et a demandé également aux autres pays exportateurs de suivre son exemple. Le ministre saoudien a affirmé que son pays avait réduit son offre au-delà de ses engagements, précisant qu'avec la hausse de la demande intérieure attendue en août, «ses exportations seraient limitées à 6,6 millions de barils par jour, contre plus de 7,2 millions certains mois de 2016». Pour sa part, le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, qui avait indiqué que les pompages de la Russie avaient baissé d'environ 300 000 barils par jour depuis octobre, a précisé que le comité avait recommandé de «prolonger l'accord au-delà de son terme, si cela est justifié pour rééquilibrer le marché mondial». Exempté jusqu'ici par l'accord en question, le Nigeria a convenu avec le comité de réduire lui aussi sa production «une fois que celle-ci aura atteint le niveau de 1,8 million de barils par jour». L'Algérie, représentée par son ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a estimé, lors de cette réunion, que la mise en œuvre de l'accord de réduction est «globalement excellente». Le ministre, qui a mis en exergue avec satisfaction «le taux de conformité historiquement élevé», n'a pas manqué de témoigner «de la volonté de l'Algérie de coopérer avec les pays OPEP et non OPEP, dans un esprit de continuité et dans le but commun de stabiliser le marché pétrolier et préserver ainsi les intérêts mutuels de nos pays». Sur les marchés, les cours du pétrole, guidés par les déclarations et les divers commentaires qui sortent de la réunion de l'OPEP, ont aussitôt entamé un début de progression. Vers 16h15 GMT, le prix du pétrole brent, référence européenne, pour livraison en septembre avançait de 49 cents à 48,55 dollars. Le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, progressait de 53 cents à 46,30 dollars.