Quand un caillot sanguin occlut une artère encéphalique, il entraîne un accident vasculaire-cérébral (AVC) responsable d'un infarctus ischémique. La thrombectomie mécanique consiste à retirer le caillot sanguin en introduisant une sonde dans l'artère. Cette nouvelle technique qui sauve des vies dans les pays développés, pouvant réduire de 60% les séquelles, sera introduite prochainement au CHU de Tizi Ouzou, a annoncé le Pr Smaïl Daoudi, chef de service de neurologie. Dans son intervention lors d'un séminaire de formation en neurologie vasculaire organisé les 22 et 23 juillet, il a souligné que l'ouverture d'une unité neuro-vasculaire et de thrombolyse, depuis octobre 2015, a permis l'augmentation des chances de récupération même chez les patients opérés après les quatre heures qui ont suivi l'accident. Selon lui, les AVC sont des affections fréquentes et graves. «L'une des maladies chroniques qui présente le bilan à la fois humain et économique en matière de coût le plus lourd est l'accident vasculaire cérébral. Nous recensons 60 000 cas/an en Algérie, dont un tiers de décès.» Dans la wilaya de Tizi Ouzou, l'incidence est de 88,4 cas pour 10 000 habitants contre 116,8 /100 000 h en Europe. Une étude épidémiologique menée au CHU de Tizi Ouzou entre 2010-2011 a révélé 1200 infarctus. Incidence globale des AVC: 88,4 cas /100 000 h (2010), 98/100 000 h (2011). S'agissant des AVC ischémiques, ils représentent 75,1/100 000 h (2010) contre 80,2/100 000 h en 2011. Le taux de létalité (proportion de cas fatals liés à une maladie ou à une affection particulière, par rapport au nombre total de cas atteints par la maladie ou concernés par la condition particulière) est passé de 31% en 2010 à 32,9% en 2011. Les facteurs de risques évitables diagnostiqués sont notamment l'hypertension, le tabac, l'hyperlipidémie, le diabète, l'alcool, la mauvaise alimentation, l'obésité, la sédentarité. Abordant le rôle de l'examen par IRM pour déceler des signes d'ischémie aiguë récente, le Pr Smail Daoudi a noté que la tomodensitométrie cérébrale (TDM) reste à l'heure actuelle la technique standardisée reproductible la mieux établie pour sélectionner les patients relevant d'une thrombolyse. Il ne paraît donc pas souhaitable, a-t-il ajouté, d'orienter systématiquement le patient vers une structure disposant d'IRM, si une TDM peut être obtenue dans des délais significativement plus courts. Les spécialistes présents à ces journées scientifiques ont insisté sur la nécessité de transférer le malade aux urgences de neurologie dès l'apparition des premiers signes d'alerte, à savoir la paralysie faciale, l'engourdissement des membres et les troubles de langage. D'autres intervenants venus de plusieurs wilayas du pays et de France se sont intéressés à d'autres aspects, tels que l'imagerie des maladies métaboliques à tropisme vasculaire (Dr Mesbahi), la prise en charge des sténoses carotidiennes (Dr L. Aït Menguellet), le traitement des infarctus cardio-emboliques (Pr Smadja, Paris), la thrombectomie mécanique, aspects techniques et résulats (Pr Clarençon, Paris).