En prévision de l'Aïd El Adha, la wilaya de Constantine connaît depuis quelques jours une ambiance particulière. Les autorités locales, sur le qui-vive, sont mobilisées, pour éviter le scandale de la putréfaction de la viande survenu l'année dernière. En plus des journées de sensibilisation et des points de vente organisés, une quarantaine de vétérinaires sont mobilisés dans tous les abattoirs de la wilaya. Mais en fait, ces mesures seront-elles suffisantes ? Nous avons tenté de le vérifier sur le terrain, en effectuant une visite à l'abattoir communal de Constantine, rouvert en mars dernier, après une opération de réhabilitation menée l'année écoulée. Sur place, les travaux de rénovation de l'infrastructure, d'une capacité d'environ 300 bêtes, sont imperceptibles. Une chaussée crevassée par endroits, des salles de matériel qui semblent ne pas avoir été nettoyées pendant des jours et des murs de la chambre de service sales et dégradés. Un constat frappant, où les conditions d'hygiène sont défaillantes et le manque d'un entretien quotidien est remarquable. Malheureusement, face au manque d'abattoirs, plusieurs personnes sont venues s'informer sur les horaires et les frais d'abattage. Certains estiment que cet abattoir est plus sûr qu'ailleurs. «Les lieux sont nettoyés quotidiennement, après chaque abattage. D'autant plus que cet endroit est le plus sûr, car il est doté d'un égorgeur et de vétérinaires pour contrôler la qualité de la viande. En plus, nous avons un incinérateur pour nous débarrasser de la viande impropre à la consommation», a tenté de rassurer un employé rencontré sur place. Et d'ajouter : «En plus, nous sommes en train de peindre le mur d'enceinte de l'abattoir, en prévision de l'Aïd.» Interrogé sur cette situation, le directeur des services agricoles de la wilaya (DSA), Yassine Ghediri, affirme : «Comme vous le savez, ces abattoirs appartiennent aux collectivités locales et nous ne sommes qu'un service technique qui assure le contrôle sanitaire de la viande. Mais, nous visitons ces lieux à travers nos services, qui font partie de la commission des bureaux d'hygiène communaux (BHC), en faisant appel aux P/APC afin d'intervenir et de lever les contraintes qui se posent». Et d'insister : «Nous intervenons au cours de toute l'année et pas seulement durant l'Aïd. Malheureusement, nous manquons d'établissements conformes dans la wilaya et nous n'avons pas d'autres alternatives. Si nous fermons ces abattoirs, nous allons ouvrir une brèche à l'abattage clandestin. Nous sommes tenus de garder un œil sur les bêtes abattues et tous les produits proposés au consommateur.» Le DSA a ajouté que plusieurs communes ont œuvré pour régler les problèmes qui se posent dans les abattoirs. Il a poursuivi : «L'état du cheptel dans la wilaya est très satisfaisant. Nous n'avons enregistré aucune pathologie à déclaration obligatoire qui peut menacer la santé publique. Des vétérinaires seront présents dans les deux abattoirs et les sept tueries de la wilaya, en plus d'une permanence au profit de la population dans chaque daïra».