Après neuf mois de vacance, l'ambassade d'Algérie à Paris tient enfin son locataire. Il s'agit de Abdelkader Mesadoua, un diplomate de carrière qui a rejoint les rangs de la diplomatie algérienne en 1981. En effet, selon des sources proches du ministère des Affaires étrangères, la présidence de la République a nommé l'actuel ministre conseiller en sa qualité d'ambassadeur d'Algérie dans la capitale française. Une surprise ? C'en est une pour tous ceux qui lorgnaient ce poste fortement stratégique et hautement sensible au regard des relations particulières entre Alger et Paris. Pendant des mois, dans certains cercles politico-diplomatiques algérois, on spéculait sur les noms des potentiels prétendants pour occuper le 50, rue de Lisbonne. Le prestigieux poste de Paris est l'un des plus convoités chez les diplomates, mais surtout chez les hommes politiques qui espèrent soit finir leur carrière ou la relancer. En plus de la compétence, la confiance joue beaucoup dans le choix de l'heureux élu. De Ramtane Lamamra à Abdelmalek Sellal en passant par Youcef Yousfi, beaucoup de noms ont été présentés comme étant de sérieux candidats. Mais finalement le choix s'est porté sur un diplomate de carrière qui connaît tous les rouages de la diplomatie algérienne. Proche collaborateur du ministre Abdelkader Messahel, le désormais ambassadeur d'Algérie à Paris a un CV bien garni. Il a occupé auparavant le poste d'ambassadeur à Belgrade, à Abuja et récemment en Libye, où il n'a pas pu séjourner pour des raisons de sécurité. Il a été également, dans le passé, à New York où il a travaillé au sein de la mission permanente de l'Algérie auprès Nations unies, et également à Niamey. Abdelkader Mesdoua est décrit par ses pairs comme un diplomate «très discret mais efficace, c'est un diplomate qui travaille sur les dossiers de fond». Avec Abdelkader Messahel, il a été presque de toutes les missions, notamment dans les pays frappés par les crises politiques et sécuritaires. Il a été associé de près dans la gestion des dossiers libyen et syrien. «L'ambassadeur Mesdoua jouit d'une solide expérience qui lui permet d'assumer pleinement sa nouvelle mission», assure-t-on au ministère des Affaires étrangères. A soixante ans, être nommé à Paris est une consécration pour le parcours de Abdelkader Mesdoua qui doit être conscient de la délicate mission dont il hérite. L'ambassade de Paris est un poste exposé qui peut conduire au «paradis», mais dans certains cas peut envoyer son détenteur en «enfer». Comme ce fut le cas pour Amar Bendjamaa qui a été limogé sans ménagement il y a neuf mois.