Les marchés pétroliers mondiaux se focalisent, à nouveau, sur les risques de surproduction mondiale et sur l'accord de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), après une semaine marquée par la tempête Harvey aux Etats-Unis. Par conséquent, les prix du pétrole ont entamé la semaine par un recul en cours d'échanges européens. Le baril de brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre prochain valait 52,44 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 31 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (le West Texas Intermediate (WTI)) pour le contrat d'octobre prenait 11 cents à 47,40 dollars. Selon les analystes, «les problèmes causés par la tempête Harvey dans le sud des Etats-Unis se résolvent peu à peu, car l'oléoduc Colonial et de nombreuses raffineries texanes déclarent s'apprêter à reprendre leurs opérations. Dans l'ensemble, le secteur pétrolier semble avoir évité des dégâts durables». Avec un retour du marché à la normale, les analystes examinaient les données d'agences financières sur la production mondiale. Les analyses de l'agence Bloomberg pour le mois d'août font état d'une production libyenne plus forte et d'une production nigériane plus faible que les données parues jusqu'à présent. Mais dans l'ensemble, elles confirment que l'OPEP «produit plus que ce que l'Agence internationale de l'énergie avait prévu», ont résumé les analystes de Commerzbank. L'OPEP, faut-il rappeler, s'est associée à d'autres pays producteurs, dont la Russie, pour limiter ses extractions afin de permettre au marché de retrouver l'équilibre, alors que la surabondance de l'offre pèse sur les cours du brut. Mais certains pays du cartel n'ont pas respecté leurs objectifs de production, et les marchés s'étaient inquiétés en juillet de voir notamment l'Arabie Saoudite, premier exportateur mondial, dépasser son quota de production. «La baisse de respect de l'accord en juillet était un facteur de court terme. L'Arabie Saoudite augmente habituellement ses extractions durant l'été pour répondre à la demande intérieure d'électricité», ont indiqué les analystes de Natixis. Ces derniers reconnaissent, cependant, que la Libye et le Nigeria, tous deux membres de l'Organisation mais qui ont été exemptés de participer à l'accord, pourraient mettre à mal les efforts du cartel, si leur production continue d'augmenter. Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, a déclaré hier que dans le cadre de l'accord conclu entre l'Opep et les Etats non Opep, la Russie avait réduit en août sa production de pétrole de 344 900 barils par jour par rapport au niveau d'octobre 2016. Pour sa part, le vice-Premier ministre russe, Arkady Dvorkovich, a déclaré à la chaîne de télévision Bloomberg TV que la Russie va «probablement» soutenir une nouvelle prorogation de l'accord de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole pour réduire la production de pétrole, estimant que celui-ci a contribué à la stabilisation du marché. Cependant, M. Dvorkovich a estimé qu'«il est encore trop tôt pour prendre une décision définitive». «Nous sommes encore à six mois, alors nous verrons», a-t-il ajouté. «D'après l'évaluation préliminaire (l'accord relatif à la réduction de la production pétrolière), il est clair que l'accord a été efficace et a contribué à la stabilisation du marché», a déclaré M. Dvorkovich.