Les cours du pétrole étaient mitigés mardi en Asie, entre le retour à la normale des raffineries américaines après le passage de la tempête Harvey et les tensions internationales dues au sixième essai nucléaire nord-coréen. Vers 04H30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en octobre, gagnait 13 cents, à 47,42 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en novembre, perdait 20 cents, à 52,14 dollars. Les raffineries du Golfe du Mexique commençaient petit à petit à reprendre du service. Les inondations provoquées par le passage de l'ouragan Harvey avait mis temporairement hors d'usage près d'un quart des capacités de raffinage des Etats-Unis. "Les raffineries commencent à se remettre en route après les fermetures dues à Harvey et les marchés pensent qu'elles vont acheter du brut. Ce qui explique que le WTI est à la hausse ce matin", a déclaré Sukrit Vijayakar, analystes chez Trifecta Consultants. Mais les marchés s'inquiètent des tensions dans la péninsule coréenne, après l'essai nucléaire mené dimanche par Pyongyang, et alors que la Corée du Sud a détecté les préparatifs d'un nouveau tir possible de missile nord-coréen. Les investisseurs se détournent des marchés pétroliers au profit de valeurs refuge comme l'or, a ajouté M. Vijayakar.
La production de l'Opep inquiète Les cours du pétrole reculaient lundi en fin d'échanges européens, pénalisés par les craintes d'une production trop abondante de l'Opep alors que l'industrie américaine panse ses plaies après la tempête Harvey. Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 52,40 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 35 cents par rapport à la clôture de vendredi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat d'octobre prenait 20 cents à 47,49 dollars. "Les problèmes causés par la tempête Harvey dans le sud des Etats-Unis se résolvent peu à peu, car l'oléoduc Colonial et de nombreuses raffineries texanes déclarent s'apprêter à reprendre leurs opérations. Dans l'ensemble, le secteur pétrolier semble avoir évité des dégâts durables", ont noté les analystes de JBC Energy. Avec un retour du marché à la normale, les analystes examinaient les données d'agences financières sur la production mondiale. "Les données de l'agence Bloomberg pour le mois d'août font état d'une production libyenne plus forte et d'une production nigériane plus faible que les données parues jusqu'à présent. Mais dans l'ensemble, elles confirment que l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) produit plus que ce que l'Agence internationale de l'énergie avait prévu", ont résumé les analystes de Commerzbank. L'Opep s'est associé à d'autres pays producteurs, dont la Russie, pour limiter ses extractions pour permettre au marché de retrouver l'équilibre, alors que la surabondance de l'offre pèse sur les cours du brut. Mais certains pays du cartel n'ont pas respecté leurs objectifs de production, et les marchés s'étaient inquiété en juillet de voir notamment l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, dépasser sa cible de production. "La baisse de respect de l'accord en juillet était un facteur de court terme. L'Arabie saoudite augmente habituellement ses extractions durant l'été pour répondre à la demande intérieure d'électricité", ont tempéré les analystes de Natixis. Ces derniers reconnaissent cependant que la Libye et le Nigeria, tous deux membres de l'Opep mais qui ont été exemptés de participer à l'accord, pourraient mettre à mal les efforts du cartel si leur production continue d'augmenter. "Entre la production des pays exemptés de participer à l'accord, et la hausse des extractions des Etats-Unis, les efforts de l'Opep ont quasiment été réduits à néant", ont tranché les analystes de PVM.
L'Opep respecte de plus en plus l'accord, dit l'Iran Le taux de conformité de l'Opep à l'accord de baisse de la production de pétrole entré en vigueur le 1er janvier a progressé ces derniers mois et les pays producteurs discutent déjà d'une nouvelle prolongation, a déclaré lundi le ministre iranien du Pétrole. "Je pense que le marché pétrolier est équilibré. Le taux de conformité de l'Opep n'a pas baissé ces six derniers mois, il a augmenté", a dit Bijan Zanganeh, cité par l'agence Shana du ministère iranien du Pétrole. Les baisses de production se poursuivront jusqu'à fin mars 2018 et "il y a déjà des discussions en cours pour les prolonger mais elles ne sont pas encore officielles", a-t-il ajouté.
Tassement de la production en août après le record de juillet La production de l'Opep a diminué de 170.000 barils par jour (bpj) en août, par rapport à son pic de 2017 atteint le mois précédent, les extractions libyennes étant perturbées par de nouveaux troubles et les autres pays membres respectant mieux l'accord de réduction de la production en vigueur depuis le début de l'année. La production de l'Opep a été de 32,68 millions bpj en moyenne en août, selon une enquête Reuters publiée. La baisse de la production de l'Arabie saoudite et de l'Irak a donné un taux de conformité à l'accord de 89%, soit cinq points de mieux qu'en juillet mais toujours moins que les pourcentages de plus de 90% atteints cette année. "La production de la Libye a diminué de plus de 350.000 bpj durant la semaine écoulée", a dit Ole Hansen, analyste matières premières de Saxo Bank. La Libye et le Nigeria ne sont pas tenus par l'accord qui prévoit une réduction de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres pays tels que la Russie de 1,2 million bpj de janvier 2017 à mars 2018. La production de la Libye a diminué à 900.000 bpj en moyenne, les troubles locaux ayant entraîné la fermeture du gisement Sharara, le plus important du pays, et d'autres sites. L'Opep avait annoncé l'an dernier un objectif de production de 32,50 millions bpj, sur la base d'une production basse de la Libye et du Nigeria. Cet objectif englobait l'Indonésie, qui a depuis quitté l'Opep, mais pas la Guinée Equatoriale, dernier pays en date à avoir rejoint l'organisation.