Au moment où le voisin marocain, par le biais de sa Fédération, a présenté de manière officielle sa candidature pour l'organisation de la Coupe du monde 2026, soutenue par la CAF, les responsables de notre football continuent de «s'entredéchirer» sans aucune retenue, comme en témoignent les «conflits d'intérêts» entre La Fédération algérienne de football et la Ligue de football professionnel. Le président de la FAF est plus que jamais interpellé afin de mettre fin à cette mésentente qui influe négativement sur notre football. Devant la situation actuelle du ballon rond algérien, humilié récemment par la déroute de notre équipe nationale face à la Zambie, le premier responsable à Dely Ibrahim doit assumer et réfléchir en urgence à la tenue d'assises sur le football. C'est l'unique moyen de trouver une solution pour relancer le jeu à onze. Pourquoi persister sur la même gestion de notre football qui a montré ses limites ? Il faut avoir le courage de se remettre en question. Il suffit simplement de mettre en place une stratégie répondant à la réalité du terrain. Le ballon rond algérien doit être restructuré à tous les niveaux. Je voudrais rappeler que la situation actuelle que traverse notre football, nous l'avons déjà vécue après l'élimination prématurée de notre équipe nationale sous la présidence du regretté Rachid Haraigue. L'ancien président de la FAF a eu le courage d'organiser les assises. Ce qui a permis de relancer le football algérien. Si tout le monde se demande : «Où va notre football ?» Moi, je peux dire que tout ce qui se passe actuellement n'est pas le fait du hasard. Connaissant les enjeux financiers considérables que génère notre football, tous les moyens sont bons afin de préserver les intérêts de certaines personnes malveillantes. Notre football a connu des moments de gloire et de fierté avec les années 1982, 1986 et 1990. A l'époque, il n'y avait pas les moyens financiers et matériels d'aujourd'hui. Toutefois, il avait une stratégie étudiée, planifiée et coordonnée. Ceci en plus d'une autorité reconnue et respectée. Les instances sportives étaient gérées par des dirigeants aux compétences et moralité sans faille. C'est ce qui a permis à notre football de disputer deux phases finales de Coupe du monde en 1982 et 1986 ainsi que remporter le titre de champion d'Afrique des nations de 1990 à Alger, sans oublier la participation des juniors au Mondial de Tokyo de 1979. La cause principale de la faillite de notre football, c'est la faiblesse de notre championnat professionnel qui n'est ni productif ni spectaculaire. Plus grave encore, nos clubs sont confrontés à de grands problèmes financiers et la plupart parmi eux ne possèdent ni infrastructures ni école de formation de qualité. La gestion des stades est devenue une véritable anarchie. La violence s'est banalisée avec les pseudos supporters qui imposent leurs diktats. Les stadiers se comportent en videurs et nos stades ne sont plus des lieux de spectacle et de détente comme par le passé. L'assemblée générale de football a une très grande responsabilité de la situation actuelle du ballon rond. Elle devait veiller à la bonne marche de la gestion de notre football, malheureusement elle s'est transformée depuis des années en caisse d'enregistrement, jouant un rôle effacé, voire négatif, obéissant aveuglement aux orientations d'en «haut» pour préserver certains privilèges. L'émergence de certains dirigeants ne se souciant guère des valeurs du sport, utilisant le football à des fins personnelles a accentué son déclin. La dernière assemblée générale qui s'est tenue à Sidi Moussa a fait scandale par les déclarations de certains dirigeants évoquant les matchs arrangés et la corruption à ciel ouvert. Voilà dans quelle situation se trouve notre football aujourd'hui. La conscience de l'ensemble des membres de l'assemblée générale est plus que jamais interpellée pour réagir. Il faut s'attaquer aux vraies causes et assainir le milieu footballistique qui sont à l'origine de la dégradation de notre football. Il est du devoir de tout un chacun, que ce soit la FAF, la LPF, mais aussi les dirigeants, les entraîneurs, les joueurs et même les supporters de s'impliquer afin de défendre les valeurs de notre football et le sauver, car il reste le bien précieux de toute la jeunesse algérienne.