La semaine culturelle d'Irdjen organisée récemment dans la région de Larbaâ Nath Irathen a rendu hommage aux voix d'expression kabyle de la radio nationale. Un programme d'activités riche et varié a été élaboré pour la circonstance. Le thème de cette troisième édition a pu réunir, à la bibliothèque communale d'Irdjen, des animateurs, producteurs et auteurs ayant exercé à la radio depuis les années 1940. Cette rencontre, empreinte de retrouvailles et de communion, a été conçue par ses initiateurs comme une halte pour évoquer ces premières femmes et ces premiers hommes qui ont posé leurs voix sur le micro, a indiqué à El Watan Tahar Yam, l'un des organisateurs de la manifestation. Plusieurs figures de la Chaine 2 étaient présents à cette semaine culturelle parmi lesquels Saïd Zanoun, Ldjida Tamectuht qui a gratifié l'assistance d'un sublime achewiq, Djamila Bouguermouh, Mohamed Guerfi, Boukhalfa, Mechiche Salah dit Salah Ouamar, Boudjemaa Rabah, Saïd Fréha, Belkacem Messaoudi ainsi que des responsables de la Chaine 2, de la radio locale et des autorités locales. Au deuxième jour, Abdelmadjid Bali, animateur et producteur de la radio, est revenu, dans sa conférence intitulée « La Radio d'expression kabyle, pépinière culturelle et artistique (1948-1980) », sur cet outil en tant qu' « allié de l'oralité et vecteur de modernité ». Par ailleurs, le thème de la préservation du patrimoine artisanal kabyle a été abordé par le professeur Mohamed Dahmani et le docteur Belkacem Haouchine, tous deux spécialistes et experts en la matière. Les conférenciers ont mis l'accent sur le déclin du patrimoine kabyle et l'urgence de procéder à sa sauvegarde. Le cinéma n'était pas en reste des activités puisque le documentariste-réalisateur Ramdane Iftini a eu à répondre aux questions du public au terme de la projection de son film H'nifa, une vie brûlée, retraçant le parcours de cette chanteuse artiste au destin tragique. Fête de la culture et de l'histoire. « L'esprit des journées culturelles d'Irdjen, avec son thème générique fête de la culture et de l'histoire, ambitionne de raviver la mémoire, initier la réflexion et rassembler les énergies pour dynamiser la vie culturelle locale et faire de la place d'Irdjen un rendez-vous annuel incontournable », dira M.Yami. « C'était ce même souffle qui a animé la 1ère édition, en 2015, consacrée à l'école de Tamazirt avec un hommage à Si Amar Ou Saïd Boulifa, pionnier dans les études berbères. La 2ème édition, tenue en 2016, a été un hommage appuyé à Kamal Hamadi et Ben Mohamed, deux grandes figures de la chanson kabyle ». La réalisation de ces éditions s'est faite grâce au concours et à la collaboration active de la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, de la Maison de la culture de Tizi Ouzou ainsi que de l'APC d'Irdjen, a tenu à préciser Tahar Yami. « Aujourd'hui que nous avons clôturé cette 3ème édition, nous voulons en faire un moment de bilan et de réflexion en associant les énergies et les éléments actifs pour donner un caractère pérenne à cette semaine culturelle. L'idée ne serait-elle pas de créer un cadre à même de permettre à toutes les personnes de contribuer à l'organisation et au succès des prochaines éditions. », conclut M. Yami.