Une colloque sur l'œuvre et la vie de Boulifa se tient depuis hier, dimanche, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. L'événement, qui se poursuivra aujourd'hui, est organisé par l'association culturelle Issegh de Souamâa en collaboration avec la direction de la culture et avec la participation d'enseignants universitaires, dont Saïd Chemmakh et Amar Nabti. une louable initiative pour rendre hommage à celui qui est considéré comme le «précurseurs berbérisants» pour ses travaux sur l'enseignement de la langue amazighe, dans son dialecte kabyle, publiés dans deux ouvrages Première année de langue kabyle (dialecte zouaoua), édité en 1897, et Méthode de langue kabyle (cours de 2e année) en 1913. Par ailleurs, Boulifa s'était aussi intéressé à l'histoire et à l'archéologie en consacrant des ouvrages aux inscriptions lybiques de l'abri sous roche qui se trouve dans la commune d'Ifigha et aux kanounes de la zaouïa de Sidi Mansour des Athmane Jennad et du village de Adni (Larbaa N'Ath Irathen). Younès Boulifa qui a animé la première conférence du colloque sous le thème «La vie et l'œuvre de Boulifa», a souhaité qu'une rue ou un établissement soit baptisé du nom de celui qui été le précurseur de l'enseignement kabyle et que certains universitaires considèrent comme le premier romancier algérien. Amar Saïd Boulifa est né vers 1861 à Adni dans la commune d'Irdjen, Larbaa N'Ath Irathen. Il perd ses parents alors qu'il est encore enfant. Son oncle l'inscrit à l'école de Tamazirt. Formé, il se rend à Alger où il sera instituteur à l'Ecole normale de Bouzaréah, en 1890. Maîtrisant la sociologie, la linguistique et l'histoire, il enseigne à la Faculté des lettres d'Alger. Il prend sa retraite en 1925 et meurt en 1931 laissant derrière lui un travail qui mérite aujourd'hui d'être mis en valeur et réédité.