Bien qu'elle se soit dite «globalement satisfaite des projets structurants lancés dans le secteur de l'environnement», Mme Zerouati Fatima Zohra, ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, en visite avant-hier à Tiaret, ne s'est pas empêchée de faire la moue au vu «des approches jusque-là adoptées en matière de gestion des déchets ménagers», après avoir visité le centre d'enfouissement technique intercommunal situé sur la route de Sougueur. «Les déperditions restent énormes, avec seulement 2% de tri à recycler en aval», dit-elle. Le wali de Tiaret, quant à lui, a rappelé au premier responsable du C.E.T que «ses méthodes sont aux antipodes de ce qui se fait ailleurs selon les normes en vigueur». En outre, il semblerait que le wali, qui avait réitéré son vœu de lancer un avis d'appel à candidature, se soit ravisé, car Ouali Arezki, gérant de l'EPIC, affirme que «le conseil d'administration que préside généralement le wali ne s'est pas réuni depuis 2013». La ministre a déclaré que son département allait recourir à des expertises, dont celle étrangère s'il le faut, à l'exemple de celle entreprise avec les Sud-Coréens, pour un saut qualitatif en matière de gestion des ordures ménagères. Le slogan «2018 sera l'année de l'environnement» lancé par le chef de l'exécutif a été précédé par un sérieux avertissement à l'intention des futures assemblées desquelles il exige «une implication effective et non viser des postes pour encaisser des dividendes». Une assertion tirée probablement d'un constat d'échec en matière d'enlèvement, de tri et de recyclage des déchets ménagers dans toute la région et avec acuité au niveau du chef-lieu de wilaya. C'est à ce titre que le tout nouveau directeur de l'environnement explique : «Pour infléchir la donne, nous avons pensé au lancement d'études au préalable, car l'expérience lancée par l'APC de Tiaret, qui a externalisé une partie de ses services au profit de concessionnaires, a montré ses limites. Dorénavant, la ville sera organisée en zones, nonobstant les opérations liées à la sensibilisation et aux actions de volontariat ayant valu l'éradication de 70 points noirs». Avant de clore sa visite au niveau de la Maison de l'environnement et débattre avec certains acteurs du secteur non sans avoir visité l'usine de batteries de Sougueur et la STEP de Tiaret, Mme Zerouati s'est fait un devoir de rappeler qu'il y a «une volonté politique d'améliorer les choses mais la situation économique exige qu'on préserve cette ressource produite à partir des déchets», sinon il faudra se résoudre à dire qu'on a seulement, et jusque-là, changé les décharges publiques par les CET sans plus-value. Un constat d'échec on ne peut plus clair !