Certains compatriotes, basés en France, chercheraient-ils à faire de Annaba une plaque tournante, un point de chute ou un nouveau marché pour les nouvelles formes de drogues dures «très tendance» en Europe? A voir les récurrentes saisies réalisées ces derniers mois par les services des Douanes aéroportuaires, on est tenté de répondre par l'affirmative. Après l'ecstasy, le Subutex, c'est une quantité importante de produits psychotropes, constituée de 91 boîtes de comprimés de différents types, totalisant 2272 comprimés et une cinquantaine d'ampoules de liquides narcotiques injectables, jusque-là méconnus des Douanes, qu'un passager a tenté d'introduire en Algérie. Lors des opérations de contrôle, des soupçons avérés pesaient sur ce ressortissant algérien, arrivé mercredi à bord du vol numéro AH1151 en provenance de Marseille. La fouille minutieuse de ses bagages a permis de découvrir ce lot de psychotropes, astucieusement enfouis dans différentes valises. «Après le passage des bagages au scanner, il a été décidé de procéder à une fouille minutieuse des valises appartenant à un passager, et ce, compte tenu des doutes qui pesaient sur le contenu de certains de ses bagages. La fouille a révélé l'existence de beaucoup de boîtes de médicaments, qui, après avoir été soumises à un médecin spécialisé, se sont avérées être de dangereux psychotropes», a indiqué Reda Mehafdi, chef de l'Inspection divisionnaire des Douanes de Annaba. Quelque temps auparavant, au début du mois de février de l'année en cours, ses éléments ont réussi à déjouer une autre opération portant sur au moins 140 comprimés de Subutex, découverts dans les bagages d'un passager en provenance de Lyon. Les narcotrafiquants récidiveront vers la fin du même mois, mais, cette fois-ci, ils préféreront agir de loin en ayant recours aux colis postaux. «Les services des Douanes exerçant au niveau du Centre du tri postal, à Annaba, ont mis la main sur 190 comprimés d'ecstasy expédiés depuis la France dans un colis postal», fera savoir M. Mehafdi. Un mode opératoire ayant fait surface, pour la première fois, en 2010, lorsqu'un des lots de 1000 comprimés de Lorazepan, des milliers d'autres, de Temesta, et des centaines de flacons de morphine liquide avait été découverts dans des colis postaux en provenance de France. Depuis, les services des Douanes de Annaba ont redoublé de vigilance et déployé des dispositifs de contrôle adaptés pour contrecarrer ce qui a tendance à devenir un dangereux nouveau phénomène.