La localité d'El Kerma, administrativement rattachée à la daïra d'Es Sènia, semble oubliée du développement local, au point où les coupures d'électricité sont devenues fréquentes, les chaussées peu entretenues, des quartiers se trouvent dépourvus d'éclairage public, etc. Au mois d'octobre dernier, cette commune a bénéficié d'un nouvel établissement d'enseignement moyen dont le besoin, il faut le reconnaître, se faisait sentir par les populations locales. Mais cette infrastructure, malgré des délais de réalisation records, se trouve embourbée dans des problèmes réels, au point où ses gestionnaires, las de faire le pied de grue devant les différentes administrations, ont fini par lâcher prise. En effet, passé le temps de la rentrée scolaire et les visites protocolaires de certains responsables locaux, le CEM M'rah-Abdelkader semble livré à lui-même. Une fois la nuit tombée, ses alentours, outre l'amoncellement des immondices, sont totalement plongés dans le noir. Coupe-gorge La nuit, ils deviennent un véritable coupe-gorge. Cette situation est, semble-t-il, due à un litige « purement mercantile » entre la CNEP, qui dispose d'un lotissement de villas, et la Sonelgaz. Cela fait que, ni la CNEP, ni la Sonelgaz et encore moins la mairie, ne sont, du moins dans l'immédiat, disposées à prendre en charge l'éclairage public. L'établissement qui prend en charge environ 400 élèves, ne dispose pas encore, malgré les démarches administratives et le dépôt d'un bon de commande auprès de l'ADE, d'un raccordement au réseau AEP. Depuis l'incendie ayant ravagé l'usine de KIOWA de Hai Nedjma, il y a quelques jours, il n'est plus ravitaillé, comme c'était le cas depuis la rentrée scolaire, par les camions citernes. Les réserves de la région en eau semblent taries. La chaufferie non-fonctionnelle, à ce jour, faute de raccordement au réseau de gaz naturel, fait que les élèves étudient dans des salles de cours frigorifiques. Cette situation n'est pas exclusive de l'infrastructure pédagogique, même les logements d'astreintes obéissent à la même règle. Effectivement, d'un côté, selon un responsable d'établissement, on fait obligation aux principaux gestionnaires d'occuper leurs logements d'astreinte dans un délai d'une semaine, mais de l'autre, ils restent à ce jour dépourvus de raccordements au réseau d'AEP, de gaz naturel et d'électricité. D'ailleurs à ce propos, une source interne à la Sonelgaz nous confiera que « cette situation est normale car l'étude de l'opportunité d'un raccordement, même distant de deux mètres seulement, nécessite plusieurs semaines, sans tenir compte des besoins des familles. »