Un communiqué de presse de la cellule de communication de la wilaya de Khenchela annonce que plusieurs projets relevant du secteur de la santé - à l'arrêt depuis sept ans pour de nombreuses raisons-, vont être relancés par l'exécutif de la wilaya. Parmi ces raisons, le gel des financements de ces projets par le gouvernement depuis deux ans, décision étendue à toutes les régions suite à la crise financière qui frappe le pays depuis 2014. Le Premier ministre a annoncé le dégel de ces financements -pour le secteur de l'éducation nationale aussi-, il y a quelques jours devant le Parlement. Les chantiers de ces nouveaux hôpitaux ont connu de longues années d'arrêt après avoir englouti des dizaines de milliards de centimes, à la fois pour difficultés financières, mais aussi à cause de la mauvaise gestion des budgets alloués à ces projets. Quels sont ces nouveaux hôpitaux ? Il y a d'abord celui de Bouhmama, d'une capacité de 60 lits, dont les travaux ont débuté en décembre 2010, avec un budget de plus de 70 milliards de centimes. Puis celui d'Ouled Rechache (ex-Zoui), 60 lits aussi, démarrage en même temps que celui de Bouhmama, avec un budget initial de plus de 73 milliards de centimes. En mars 2011, ce fut au tour de l'hôpital de Chechar de démarrer, 80 lits pour une enveloppe de 65 milliards de centimes, et enfin, un mois plus tard, ce fut le début des travaux du nouvel hôpital d'El Mahmel (ex-Tazouguert). A ces 5 nouveaux petits hôpitaux de daïra, il faudra ajouter l'extension du nouvel hôpital Ahmed Ben Bella, situé à la sortie du chef-lieu de wilaya, sur la route de Batna, extension lancée en mars 2011, toujours inachevée depuis, pour un coût initial de 40 milliards de centimes. Visiblement, le nouveau wali, Kamel Nouisser, dans une course contre le temps, veut relancer les chantiers à l'arrêt des équipements publics des secteurs de la santé et de l'éducation, dégel des budgets et instructions du gouvernement aidant. Le voilà à essayer de gérer au mieux cet énorme contentieux que lui ont laissé ses prédécesseurs. Le wali a donné des instructions fermes aux responsables concernés (DEP et DSP) pour que certains de ces hôpitaux soient livrés au plus tard à la fin du premier trimestre de l'année 2018, et le reste à la fin du premier semestre. D'ailleurs le DSP vient de lancer un avis d'appel d'offres pour l'ensemble des équipements destinés au projet du nouvel hôpital de Bouhmama. Pour la petite histoire, il est utile de rappeler que le démarrage initial de l'ensemble de ces nouveaux hôpitaux- entre 2010 et 2011-, correspond à la période du précédent secrétaire général de la wilaya, mis à la retraite d'office en été 2015, qui fut président de la commission de wilaya des marchés publics, désigné à ce poste-comme la réglementation l'y autorise-, par l'ex-wali Boukarabila. Les membres de cette commission subirent de très fortes pressions de la part de leur président, allant jusqu'à avaliser des procédures illégales, attribution de marchés des nouveaux hôpitaux en contournant le code des marchés publics et ses décrets d'application. Ce qui fut en grande partie à l'origine du retard considérable dans l'avancement des chantiers, des multiples changements des entreprises de réalisation, des actions en justice de certains entrepreneurs à l'effet de recouvrer leurs paiements, le tout aggravé par une insuffisance manifeste dans le suivi de ces projets par les directions de l'exécutif concernées.