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Le potentiel du tourisme en Algérie est très important, mais la capacité d'hébergement reste encore limitée Henna Benmerad. Directrice générale de Jumia Travel
Selon vous, les destinations étrangères ont-elles connu une baisse cette année avec la crise économique ? La crise économique a impacté de façon importante les départs en vacances, notamment à l'international ; la cherté de l'euro, les attentes pour les visas européens et notamment français ont freiné certains départs. C'est encore tôt pour faire un bilan, mais les destinations préférées des Algériens n'ont pas changé : la Tunisie, l'Espagne, le Maroc, ou encore la Turquie ; cependant, il y a eu moins de départs en Europe cette année, au profit notamment de la Tunisie qui était plus attractive. Et beaucoup se sont résolus à passer leurs vacances en Algérie à l'ouest du pays ou sur la côte kabyle. - Parlons du tourisme national ; quelles ont été, selon vous, les destinations tendance des Algériens durant l'été 2017 ? Pour août 2017, Alger occupait la première place des villes les plus demandées pour des réservations d'hôtels avec 25%, la capitale attire autant d'hommes d'affaires que de personnes qui y viennent pour des visites familiales ou administratives, suivie d'Oran et sa côte de Aïn El Turk par presque 18% ; Tlemcen arrive en 3e position avec 11%, suivie de près par Béjaïa 10%, et enfin Annaba ferme la marche des 5 destinations les plus prisées avec 6%. Les villes côtières représentent la plus grande demande pendant l'été pour les activités balnéaires, avec un avantage à l'Ouest, notamment à Tlemcen qui attire de plus en plus de touristes. - Côté structures et services, pensez-vous que le potentiel algérien a pu répondre et couvrir la demande des estivants ? Le potentiel du tourisme en Algérie est très important, cependant la capacité d'hébergement reste encore limitée malgré l'ouverture de nouveaux hôtels. Au niveau des services, cela dépend des standards des établissements bien sûr, mais les hôteliers sont conscients que le service client joue un rôle primordial, et en tant qu'agence de voyages en ligne, nous jouons également notre rôle en proposant des prix d'hébergement attractifs, et selon les ressources des familles, des conseils de voyages et d'activités. Les projets touristiques en cours de réalisation et le développement des infrastructures promettent une amélioration des conditions du secteur. Par exemple, à Jumia Travel, nous n'avons pas à réussi à satisfaire une demande croissante d'estivants faute de disponibilité de chambres et cela confirme le potentiel, mais représente des revenus perdus pour nous, mais aussi pour les hôteliers et l'industrie touristique car beaucoup de personnes choisissent la Tunisie pour trouver des hébergements de qualité pour passer leurs vacances. - Quelle est votre analyse au sujet de la destination Tunisie des Algériens ces dernières années ? Lors d'une étude réalisée auprès de nos clients, nous avons constaté que l'une des raisons pour lesquelles ils choisissent la Tunisie, c'est la qualité de service qu'ils jugent supérieure à celle qu'ils ont en Algérie. Et ce, outre les actions marketing conçues spécialement pour attirer les touristes. Les tarifs promotionnels pratiqués en Tunisie ont permis d'attirer des millions d'Algériens. Donc, des millions d'euros ont été dépensés par ces touristes au détriment du tourisme national. - Selon vous, que faut-il faire pour améliorer le potentiel et les prestations algériennes en matière de tourisme ? Les acteurs du tourisme sur le territoire national sont conscients des contraintes et points forts de notre destination. A notre niveau, nous essayons de donner de la visibilité aux hôteliers à travers notre plateforme ; nous avons listé plus de 500 hôtels en Algérie avec lesquels nous sommes en communication régulière, cela permet aux Algériens de les connaître, de les voir sur photos et de réserver facilement. Nous essayons de proposer des prix concurrentiels par rapport aux hôtels tunisiens, car les hôtels algériens sont réputés être chers. De nouveaux projets sortent de terre chaque semaine, cela va créer de la concurrence positive et les hôteliers seront obligés d'améliorer leurs services pour attirer le client. Il faudra également améliorer la formation aux métiers touristiques, faire un marketing moderne et efficace, changer l'image qu'on a de notre propre pays, montrer les belles choses, cette Algérie qui avance, faire ou refaire découvrir l'Algérie aux Algériens et aux touristes étrangers.