Le secteur de la formation professionnelle peine à se mettre en adéquation avec la vocation agricole de la wilaya. Le secteur de la formation professionnelle dans la wilaya de Bouira enregistre peu de demandes pour des formations en agriculture. L'engouement des jeunes est en nette régression. En effet, sur les 1025 nouveaux postes pédagogiques ouverts dans plusieurs spécialités agricoles, seuls 100 stagiaires ont déposé leurs dossiers en septembre dernier. Ce qui ne représente qu'environ 10 % des postes ouverts. Depuis l'année 2014, la stratégie du secteur était de se mettre en adéquation avec la vocation agricole de la wilaya. Les établissements de formation professionnelle ont été donc renforcés avec des ressources humaines et un nouveau matériel pour booster les formations dans le domaine. «Nous avons 41 formateurs spécialisés dans diverses branches de l'agriculture sur un total de 458 formateurs exerçant dans nos différentes structures. Nous avons aussi un centre d'excellence à Lakhdaria, dédié spécialement aux professions dans l'agriculture. Toutes les conditions ont été réunies pour attirer les stagiaires vers ce créneau. Malheureusement, l'engouement demeure faible», dira Mme Mansouri, chef de service à la direction de la formation et de l'enseignement professionnels (DFEP) de la wilaya de Bouira. La majorité des demandes pour des formations en agriculture proviennent de certains services étatiques, tels que la Chambre de l'agriculture de la wilaya et la direction des services agricoles, ainsi que de quelques particuliers. Selon les statistiques de la DFEP, ce sont notamment les métiers que regroupe la spécialité bâtiment et travaux publics qui attirent le plus de jeunes apprentis. Ces métiers occupent les premières places depuis des années. L'intérêt des stagiaires aux formations qualifiantes est aussi en croissance. «Ce type de formation est de courte durée, allant de 3 à 6 mois, contrairement aux formations diplômantes qui durent une année et plus. Ceci s'explique par l'existence de différents organismes de soutien qui accordent des crédits pour la création de microentreprises. C'est d'ailleurs ce qu'ont relevé nos conseillers à l'orientation», explique Idir Chachoua, chargé de la communication à la DFEP. Et d'ajouter : «La tutelle nous a instruit de ne jamais fermer les portes aux nouveaux stagiaires. Pour contenir tous les demandeurs de formation, nous créons de nouvelles sections à travers les centres de formation professionnelle et d'apprentissage (CFPA) et les annexes à travers les communes de la wilaya.» Par ailleurs, les infrastructures de la formation professionnelle à Bouira ont accueilli un total 8830 nouveaux stagiaires durant la rentrée de septembre 2017, en plus de 5083 reconduits. Les nouveaux apprentis sont répartis sur les deux catégories de formations, les diplômantes, d'une durée d'une année et plus, et les qualifiantes, dont la durée ne dépasse pas les 6 mois. La wilaya de Bouira dispose de 33 établissements étatiques et 12 écoles privées rattachées à la DFEP.