Hadda Hazem, directrice du quotidien arabophone El Fadjr, annonce qu'elle entamera, à partir de lundi prochain, une grève de la faim pour protester contre l'«asphyxie financière» que subit son journal. Lequel est, selon ses dires, privé sciemment de publicité institutionnelle depuis plusieurs mois, en guise de représailles contre ses prises de position politique non favorables au régime. Hadda Hazem, contactée hier, nous explique que depuis le 9 août dernier, son journal est radicalement privé de commande publicitaire, mettant l'entreprise dans une impasse financière qui peut lui coûter son existence. «Depuis 2004, nous subissons des pressions de ce genre, mais nous avions à l'époque quelques annonceurs privés grâce auxquels nous arrivions à tenir. Aujourd'hui, même ces privés se sont alignés sur la position des annonceurs publics», dénonce-t-elle. Hadda Hazem dit recourir à ce moyen de protestation après plusieurs tentatives de joindre la présidence de la République et le Premier ministère. «J'ai dû m'endetter deux fois pour payer les salaires de mes employés. Nous avons pris certaines mesures pour diminuer les charges, telles que la diminution des pages du journal à 16 et le travail par brigades, mais cela n'est pas suffisant», ajoute-t-elle. Et de considérer cette pression comme des représailles sévères du pouvoir après ses déclarations sur la chaîne France 24 quant à son rejet du 4e mandat du président Bouteflika, ainsi que sa position quant à la vacance du pouvoir.