Des partisans de Abdelmalek Amellou, le candidat du parti pour l'APC d'Aït Rzine, dont le dossier a été rejeté pour le scrutin du 23 novembre, ont protesté, avec cris, banderoles et affiches, contre les instances du RND qu'ils accusent de les avoir lâchés dans l'affaire du rejet de leur liste. Seddik Chihab, le porte-parole du RND, a clôturé, hier en fin d'après-midi, son meeting de campagne, à la Maison de la culture de Béjaïa, dans un climat de vive tension. Des partisans de Abdelmalek Amellou, le candidat du parti pour l'APC d'Aït Rzine, dont le dossier a été rejeté pour le scrutin du 23 novembre, ont protesté, avec cris, banderoles et affiches, contre les instances du RND qu'ils accusent de les avoir lâchés dans l'affaire du rejet de leur liste. Dans la foulée, la menace d'occuper la rue et d'empêcher le vote dans la localité d'Aït Rzine est lancée par des jeunes très remontés. Pour l'éloigner de la pression des protestataires et des risques de dérapage, Seddik Chihab a été évacué par une porte de secours sous la protection de cadres du parti. Tout a commencé lorsque, à la fin de l'intervention du représentant d'Ahmed Ouyahia, un des partisans de Amellou, Aguercif Madjid, un enfant de chahid, est monté sur scène pour réclamer son droit à la parole. Il a littéralement été assailli par les organisateurs, dont le député et secrétaire de wilaya du RND, Kamel Bouchoucha. «Je déplore le non-soutien du parti», a réussi à lancer Aguercif, vite évacué de la scène, sous les cris d'indignation de ses nombreux compagnons. Au même moment, deux banderoles portant le sigle du RND sont brandies au fond de la salle occupée par une trentaine de personnes entourant Abdelmalek Amellou. Seddik Chihab est escorté vers une pièce attenante à la salle de spectacle. Les esprits s'échauffent. On réclame des explications. Le ton monte. Seddik Chihab sort difficilement de la pièce dans laquelle il s'est «réfugié». Au moment où la foule en colère se dirigeait pour reprendre sa place dans la salle du meeting pour une rencontre d'explications avec le responsable du RND, celui-ci est «exfiltré» par une porte dérobée. Le RND ne dira pas à ses militants d'Aït Rzine pourquoi il n'a pas été jusqu'au bout avec eux dans l'affaire de Amellou. Tout comme il ne s'est pas expliqué sur le choix de cette candidature controversée depuis que le FFS l'a dénoncée publiquement par la voix de son chef du groupe parlementaire, Chafaâ Bouiche. «Il faut aller plutôt protester devant Bouiche», a demandé un des militants du RND. «C'est qui ce Bouiche ?» lui a rétorqué un des pro-Abdelmalek Amellou. Dans le hall de la Maison de la culture, le désormais ex-candidat Amellou discute avec des personnes qui l'apostrophent. «Sachez que ma liste est validée au niveau de la commune et de la daïra depuis le 11 (octobre, ndlr)», leur affirme-t-il. «Elle a été rejetée», lui rétorque l'un des présents. «Qu'on me dise pour quel motif», répond-il. A aucun moment, l'accusation de l'assassinat de Ali Mécili n'est évoquée. En demandant le motif du rejet de sa candidature, Abdelmalek Amellou, tout comme ses partisans, et pour n'avoir pas été condamné, se montre confiant parce qu'il n'y a pas de trace de cette accusation dans son casier judiciaire. Et c'est ce qui alimente la fougue et l'espoir d'un repêchage au sein de ses adeptes. Dans la confusion qui a régné après l'intervention de Seddik Chihab, la liste des candidats que mène Amellou est brandie à travers plusieurs affiches confectionnées pour les besoins de la campagne électorale par ses jeunes adeptes qui se font menaçants. «Il n'y aura pas d'élections à Aït Rzine !», a crié l'un d'eux. «Nous bloquerons tout. Nous allons fermer l'autoroute et l'eau du barrage de Tichy Haf. Rien ne passera !» renchérit un autre particulièrement décidé. Ils ne réclament rien de moins que la validation officielle de leur liste, encouragés en cela par les affirmations de leur candidat qui soutient qu'«aujourd'hui, je n'ai reçu aucune notification du rejet». «Je suis victime de spoliation», a déclaré Abdelmalek Amellou. La revendication bruyante de ses partisans intervient à huit jours du vote. Mais cela n'empêche pas qu'ils gardent singulièrement espoir d'un repêchage à moins d'une semaine de la fin de la campagne électorale. «Nous n'avons pas besoin de campagne, elle est déjà faite», répond à un confrère Amellou, calmement, entouré des siens. A Aït Rzine, le 23 novembre sera spécial, du fait de cette liste particulière. Depuis le rejet du dossier de Abdelmalek Amellou, on n'a pas jugé utile de le remplacer. La liste RND n'existe qu'avec lui. De ce fait, officiellement, il n'y a pas de liste RND à Aït Rzine. Le parti, qui a compté 50 listes de candidats dans la wilaya, n'en assume désormais que 49.