Le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, a de quoi être satisfait. Sa formation politique est arrivée en troisième position lors des locales du 23 novembre, est parvenue en moins de cinq ans à devenir une importante force politique et à damer le pion à des formations plus ancrées dans le paysage politique, comme le RCD, le PT de Louisa Hanoune ou le MPA de Amara Benyounès. Avec 803 listes présentées pour les communales et 39 pour les wilayas, le parti a raflé 131 sièges et talonne dorénavant les islamistes de Harraket Moudjtema Essilm et ses 152 sièges gagnés. Au plan comptable, cette performance a permis au parti d'arriver en tête dans 71 communes et a glané 131 sièges dans les Assemblées populaires de wilaya (APW). Seuls le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) ont fait mieux. Le premier est arrivé en tête dans 603 APC et 711 APW, alors que le parti d'Ahmed Ouyahia est sorti vainqueur dans 451 communes et dans 527 APW, selon les résultats préliminaires annoncés par le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, lors de la conférence de presse tenue au lendemain des élections. «Les médias parlent aujourd'hui de surprise, mais pour nous ce n'est nullement le cas et ces résultats étaient attendus et prévisibles vu le travail de fond effectué et la réaction du peuple qui a largement adopté, là où nous sommes passés, notre discours sincère et réaliste», et le parti qu'il préside est «porteur d'un projet d'avenir», a affirmé M. Belaïd, selon l'APS. Si le patron d'El Moustakbal se dit satisfait du résultat «très positif» obtenu, il n'oublie pas de condamner le comportement de l'administration, accusée d'avoir empêché le parti de réaliser un meilleur score «sans l'intervention des agents de l'administration», a accusé l'ancien secrétaire général de l'Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA). «L'intervention des agents de l'administration était flagrante et nous a privés de remporter plusieurs APC et d'avoir la majorité absolue dans d'autres», et de mettre l'accent sur les recours déposés par son parti auprès des instances compétentes. «Ces chiffres sont appelés à augmenter après l'étude des recours par les instances compétentes», a annoncé le président d'El Moustakbal sans préciser de quelle instance il s'agit, au moment où il ne cache pas le peu d'estime qu'il a de la Haute instance de surveillance des élections, présidée par Abdelwahab Derbal et dont les membres sont désignés par le président de la République et dont il réclame leurs «élections afin d'avoir la crédibilité de chapeauter les élections du début jusqu'à la proclamation des résultats». Au plan politique, Abdelaziz Belaïd a rappelé le positionnement de son parti qui milite pour une plateforme politique propre afin d'accéder au pouvoir, mais pas «par n'importe quel moyen», a-t-il tenu à préciser, tout en ne fermant pas la porte à son entrée au gouvernement ni à établir des alliances avec d'autres partis politiques si des «initiatives sincères émanent de l'opposition ou du pouvoir».