Abdelmadjid Menasra , Abdellah Djaballah , Mohamed Douibi , Aujourd'hui, les résultats des locales ont confirmé la débâcle, sans appel, des islamistes en Algérie qui semblent politiquement discrédités et pour longtemps. L'urne a opposé un niet catégorique à cette mouvance. Peut-on déjà évoquer sa fin, du moins dans sa composante actuelle? L'urne a tranché. Le peuple a dit son mot. Un niet catégorique a été opposé à la mouvance islamiste en Algérie. Un verdict sans appel pour les partis islamistes qui, de débâcle en débâcle, ont du mal à retrouver leurs marques. Ayant choisi lors des élections locales de jeudi dernier de maintenir le même scénario des législatives avec, d'une part, le MSP, Islah et le FAN qui sont partis en solo, et d'autre part, le bloc Nahda- FJD et El-Binaa qui a présenté des listes communes, les islamistes ont récolté en fin de course moins de 5% des communes. Même dans leur propre fief à Blida, les islamistes ont enregistré une grande déroute face au RND qui a raflé la mise. Les partis islamistes qui ont présenté moins d'une centaine de listes pour les APW et près de 1150 listes APC lors de ces élections ont eu du mal à confectionner leurs listes pour ce scrutin. Il suffit pour le confirmer de rappeler que le MSP n'a déposé que 720 listes pour les communales et 47 pour les assemblées de wilaya, enregistrant un net recul, vu son absence dans plus de 50% des APC du pays. Même l'union Ennahda-Adala-Binaa n'a présenté que 25 listes APW et 240 listes APC sur les 1541 communes. Même durant la campagne électorale, ces partis ont eu du mal à rassembler. Timides, fades, leurs manifestations sur le terrain n'ont pas traîné grande foule. Ils semblent loin du temps où leur rassemblement faisait trembler les tribunes du stade 5-Juillet, rempli à craquer un 5 juin 1990. Loin même de leurs résultats réalisés en 1997 où, faut-il le rappeler, le mouvement El Islah avait réussi à rafler la seconde place pour les APW, juste derrière le FLN, avec 374 sièges et la troisième place pour les APC avec 1 237 sièges. Au total et pour les trois formations islamistes Nahda, Islah et Harakat Moujtamaâ El Essilm, 561 sièges APW ont été récoltés et pas moins de 2 276 sièges APC. En 2002, le déclin des partis de la mouvance islamiste avait commencé, mais les formations politiques se maintenaient tant bien que mal comme troisième force politique du pays, grâce notamment au MSP qui avait réussi, cette année-là à récolter quelque 890 sièges au niveau local et 260 au niveau des wilayas. En 2007, c'est le début de la fin, les islamistes reculent encore lors de ce scrutin où le MSP avait même cédé sa place au FNA dans les communes. En 2012, les islamistes qui croyaient avoir le vent en poupe à la faveur du printemps arabe, se sont réveillés, estimant que le moment était venu pour leur retour en force au pouvoir. Et cela notamment du fait de la victoire des islamistes en Egypte, en Tunisie ou encore en Libye. Peine perdue. Malgré leur rassemblement sous l'Alliance pour l'Algérie verte et à leur grand désespoir, les islamistes algériens n'ont pas réussi leur entreprise de réunification, mais ils ont subi un cuisant échec électoral lors des législatives de 2012. Ils n'ont donc pas tardé à déchanter et à enterrer leur rêve. Après cette déplorable expérience, les islamistes algériens, perdus sur les sentiers escarpés de la démocratie, ne sont devenus plus que l'ombre d'eux-mêmes. Ils ont tenté plusieurs initiatives sans lendemain à l'exemple de la Coordination pour la liberté et la transition démocratique ou encore l'Instance consultative et de suivi de l'opposition. Ils ont enfin tenté de faire volte-face pour éviter le naufrage en s'orientant vers la création d'un bloc qui dépasserait les rivalités et mettrait fin à l'effritement actuel, dans l'espoir de négocier au mieux les échéances politiques. Mais ces derniers qui devaient produire un nouveau discours politique n'ont pas réussi à faire oublier aux électeurs que les islamistes qui ont mangé dans le même plat que le pouvoir, ont déjà fait leur épreuve et ont montré leur faible capacité dans la gestion. Aujourd'hui, les résultats des locales ont confirmé la débâcle, sans appel, des islamistes en Algérie qui semblent politiquement discrédités et pour longtemps. L'urne a opposé un niet catégorique à cette mouvance. Peut-on déjà évoquer sa fin du moins dans sa composante actuelle? Le Top 10 des élections locales La configuration politique qui est née à la suite des élections locales ne fait que confirmer l'ancrage de certains partis politiques qui avaient déjà réussi à se positionner dans la nouvelle cartographie lors des dernières élections législatives. Ainsi, dans le Top 10 des gagnants de ce scrutin, vient en tête le FLN avec 603 APC et 711 sièges dans les APW. Il est talonné de près par le RND avec 451 APC et 527 sièges APW. Le parti El Moustakbal qui participe pour la première fois aux locales provoque la surprise, en se classant à la troisième position avec 71 sièges. Le PT a également provoqué la surprise mais d'une autre façon. Le parti de Louisa Hanoune ne figure plus dans le top 10 des partis gagnants. FLN: 603 sièges APC 711 sièges APW RND: 451 sièges APC 527 sièges APW Parti El Moustakbal: 71 sièges APC 131 sièges APW FFS: 64 sièges APC 63 sièges APW MPA: 61 sièges APC 68 sièges APW MSP: 49 sièges APC 152 sièges APW RCD: 37 sièges APC 33 sièges APW Indépendants: 35 sièges APC 31 sièges APW TAJ: 31 sièges APC 91 sièges APW FNA: 27 sièges APC 51 sièges APW H.Y.