Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), islamiste, n'a pas perdu de sièges, a affirmé hier son président Abdelmadjid Menasra. Intervenant lors d'une conférence de presse animée au siège du parti à El Mouradia, à Alger, le chef du MSP parle même d'une progression positive comparativement aux élections de 2012. Selon lui, le MSP, qui compte aujourd'hui 49 communes, avait géré uniquement 29 APC en 2012. Aussi, cette formation, ajoute M. Menasra, qui a décroché lors du scrutin de jeudi dernier 152 sièges aux Assemblées populaires de wilaya, n'avait d'élus, en 2012, que dans 16 wilayas, contre 23 aujourd'hui. Le président du MSP ne dit cependant pas que son parti s'est contenté de la sixième place dans les APC, loin derrière le FLN, le RND, le Front El Moustakbal, le MPA et le FFS. M. Menasra se met ensuite à dénoncer la fraude électorale. Il parle d'une «fraude flagrante qui a entaché», selon lui, les locales. Une fraude qui ne peut donner d'issue à la crise de l'Etat ni à celle des communes. «La fraude, d'après lui, a concerné cette fois les procès-verbaux de dépouillement, notamment à Reghaïa et Bordj El Kifane (Alger), Maghnia, Tlemcen, Oued Tlilat (Oran) et Constantine.» Le président du MSP considère ces «dépassements» comme un piétinement de la volonté du peuple. M. Menasra a fait état de recours introduits afin que son parti soit rétabli dans ses droits. «Le MSP introduira plusieurs recours devant l'instance compétente à cause de la fraude observée dans certaines communes», a-t-il indiqué. Le président du MSP assure ainsi que sa formation, proche de l'internationale des Frères musulmans, ne se retirera d'aucune assemblée élue et poursuivra sa lutte pacifique contre toute forme de fraude et de trucage des urnes. M. Menasra a annoncé la poursuite des efforts de son parti pour un rapprochement entre les formations de l'opposition afin de construire «un bloc solide, capable d'inverser le rapport de force». Et comme pour justifier sa participation à un scrutin qu'il déclare entaché de fraude, M. Menasra estime que «boycotter des élections ne servira pas les intérêts du peuple».