Les partis politiques en course pour les élections locales de ce jeudi 23 novembre ont pratiquement tous dénoncé les violences et les dépassements ayant caractérisé le scrutin pour le renouvellement des assemblées communales et de wilaya. Le Parti des travailleurs (PT) dirigé par Louisa Hanoune a qualifié, avant le début du vote, ces joutes d'«élections de guerre». Le PT, selon Ramdane Taazibt, a vu juste, puisque son diagnostic s'est confirmé sur le terrain, notamment au regard des violences enregistrées à l'échelle nationale. Le PT refuse de parler de manière théâtrale des résultats réels, comme s'il s'agissait d'une élection libre et démocratique. Taazibt a tenu à rappeler la campagne électorale intense du PT et qui a vu la participation massive des citoyens et durant laquelle ils ont posé les problèmes de l'heure et ont proposé des solutions. Mais de manière générale, la formation de Louisa Hanoune sait, pertinemment, que les résultats électoraux ne reflètent pas la situation politique, sans omettre le poids de certains partis. «Dans un pays comme le nôtre, les élections sont boudées par les électeurs en raison de la fraude, le manque de confiance, l'argent qui a pris une ampleur en politique et l'achat des signatures et des places sur les listes. Le scrutin du 23 novembre n'a pas dérogé à la règle», note Taazibt, qui s'est élevé contre la fraude et le bourrage des urnes qui ont entaché, encore une fois, ces élections. Le jour du vote, s'insurge-t-il, tous les moyens étaient bons pour rafler la mise. «Il y a eu usage de violences émanant particulièrement des partis au pouvoir. A Oran, deux de nos militants ont été grièvement blessés. Des violences ont été enregistrées même à Alger, notamment à El Mouradia. Des PV ont été changés et à Constantine, nos contrôleurs ont été empêchés de faire leur travail», dénonce le cadre du PT qui déplore l'utilisation de tous les moyens pour empêcher un scrutin régulier. Changement de PV, un acte grave Le PT a introduit des dizaines de recours et a déposé des plaintes contre les agresseurs. Pour sa part, le RCD, à travers son chargé de communication, a souligné que l'Algérie excelle en matière de fraude, un phénomène déjà présent lors de ce scrutin, ajouté à cela les dépassements enregistrés dans plusieurs wilayas. Le RCD, qui dit avoir, certes, amélioré son score par rapport à 2012, aurait fait beaucoup mieux si le scrutin avait été transparent et l'administration neutre. «Dans les régions où nous avions un surveillant, le scrutin s'est déroulé dans de bonnes conditions, mais dans d'autres où nous n'avons pas pu couvrir, il y a eu un bourrage des urnes. En Kabylie, il n'y a pas de fraude et le taux de participation reflète l'expression populaire, ce qui n'est pas le cas ailleurs», indique le cadre du RCD. Le MSP, présidé par Menasra, s'est insurgé, contre non seulement la fraude et les dépassements enregistrés durant toute la journée de jeudi, mais surtout contre les changements des PV. «Dans plusieurs communes, nous avons été les premiers, mais à notre étonnement, nous avons constaté que les PV ont été carrément changés dans 10 communes ; ce qui est grave. Nous avons la preuve de ce que nous avançons», dénonce Menasra qui estime que son parti n'a pas reculé, bien au contraire il a enregistré une avancée par rapport à 2012. «En 2012, nous avons obtenu 2000 sièges, alors que nous avons contracté des alliances avec deux partis politiques, aujourd'hui le MSP n'a opéré aucune alliance et nous avons obtenu 1400 sièges. Le ministre de l'Intérieur a donné des chiffres en vrac, mais s'il avait donné dans l'ordre et en matière vous auriez remarqué que nous avons décroché la troisième place après le FLN et le RND», affirme le président du MSP qui compte introduire un bon nombre de recours. Le RND, par la voix d'Ahmed Ouyahia, a affiché son satisfecit quant au résultat obtenu lors de ce scrutin. Le RND a amélioré son score et cette progression, selon lui, est due à la stabilité que connaît le parti. «Nous avons enregistré une progression de 100 sièges. Aujourd'hui, nous sommes premiers dans 14 wilayas et premiers dans plus de 500 communes. La direction a fait confiance à la base, d'où ce résultat et aussi en raison de la famille politique qui est soudée», note le leader du RND.