Le Cnapeste a organisé, hier, son troisième rassemblement devant le siège de la direction de l'éducation (DE) de Béjaïa, depuis l'enclenchement de la grève illimitée le 27 novembre dernier, avec la mobilisation constante de centaines d'enseignants. Après une double rencontre avec le wali de Béjaïa, où le syndicat n'a pas obtenu satisfaction, une commission d'enquête ministérielle s'est déplacée à Béjaïa et elle était à l'œuvre pendant la manifestation des travailleurs. Cette mission du ministère de l'Education nationale devrait se pencher sur des dossiers épineux, notamment les cas des situations financières et administratives et des milliers de cas individuels restés pendants depuis des années à cause d'une gestion qualifiée de «catastrophique» par le Cnapeste. Dans le sillage de ce bras de fer, quatre responsables de la DE ont été écartés. Il s'agit le chef du service du personnel et son chef de bureau, le chef du service moyens et finances et celui du service paye. Au-delà du caractère socioprofessionnel de sa plateforme de revendication, le Cnapeste a lancé des messages mettant en avant la volonté de ses adhérents à dépasser la revendication salariale, car à travers cette manifestation, «le syndicat veut insister sur le changement d'un système éducatif, qui a montré ses limites, et d'un mode de gestion qui a produit de l'incompétence, du clientélisme et de l' opacité», atteste un syndicaliste. Slimane Zenati, coordinateur du bureau local du Cnapeste, a réitéré la disponibilité de son syndicat à œuvrer dans le sens «de créer avec tous les intervenants, dont le wali, le directeur de l'éducation et son staff, les bonnes conditions de scolarité. Et à ceux-là, nous avons tendu la main». Et de préciser : «Le Cnapeste a des propositions, voire des solutions aux problèmes posés.» Les négociations avec les responsables ont abouti au règlement de quelques situations. Des dossiers inextricables, comme les 2200 actes administratifs relatifs aux promotions, aux échelons, ne sont pas encore traités. «70% de ces dossiers attendent le visa du contrôleur financier et 30% sont toujours au niveau de la DE depuis 2016», précise-t-il. Le syndicaliste parle aussi de «dépassement des délais de régularisation administrative de centaines de travailleurs, à l'image des ingénieurs et des sortants de l'ENS, en plus des milliers de situations individuelles, ce qui aura d'importantes incidences sur les carrières des enseignants», précise-t-il. Par ailleurs, l'Union de wilaya des parents d'élèves de Béjaïa (UWPEB) a exprimé, hier, dans un communiqué rendu public, son soutien au enseignants du Cnapeste, tout en appelant les pouvoirs publics ainsi que le syndicat à «faire preuve de responsabilité et trouver les voies et moyens de mettre fin à cette grève». Pour UWPEB, «la scolarité de qualité, c'est d'abord la prise en charge d'une manière effective et la satisfaction des moyens moraux et matériels des travailleurs et des enseignants». L'association constate que cette grève «a eu des répercussions négatives sur le fonctionnement et le cycle des examens trimestriels dans l'ensemble des établissements». Suivie par 82% des enseignants, la grève du Cnapeste, qui est à son dixième jour, a paralysé la majorité des établissements scolaires au niveau de la wilaya.