L'une des destinations préférées des Algériens pour des séjours de vacances. Voici les incontournables d'Istanbul. Bosphore C'est à cet endroit que se rencontrent, ou presque, deux continents, l'Europe et l'Asie. La province, «écartelée» entre ses deux rives, anatolienne et rouméliote, ne peut être visitée sans passer par le Bosphore, petit détroit resserré de 30 km de long reliant la mer Noire et la mer Marmara. En flânant sur ses deux rives ou à bord de ses vapur(s) (traversier), tout est là pour faire admirer et aimer la ville, décidément la plus belle de tout le pays. Pour découvrir une partie de la métropole, rien de mieux que ces navettes pour passagers. Installés sur des bancs en bois ou sur les nombreuses chaises en plastique (décidément cette matière est envahissante), les touristes un çay (thé turc) à la main découvrent les charmes de ces deux côtes reliées par d'immenses ponts suspendus (pont des Martyrs, Fatih Sultan et Yavuz Sultan, le tout dernier inauguré l'année dernière). Petites merveilles parmi tant d'autres, les yali, ces jolies demeures côtières de l'époque ottomane. Mohanad, acteur connu de la série Noor, y habiterait-il ? Pas du tout, s'empresse de nous expliquer un Stambouliote pur laine. «Les résidences sont fermées à double tour, toute l'année. N'y habitent occasionnellement que de très riches hommes d'affaires», nous explique-t-il, tout sourire. Grand Bazar Demandez aux nombreux trabendistes algériens, dans un des vols de la magnifique compagnie aérienne Turkish Ailines, quel est l'endroit qu'il faut visiter à Istanbul. Ils vous répondront invariablement : les bazars kho! Le grand bazar d'Istanbul, l'un des plus vastes au monde, est plus qu'un marché couvert, sens étymologique du terme vite répondu, mais un musée. Un marché-musée en somme. Elargi sous le roi Soliman le Magnifique, le bazar reconstruit, après le tremblement de terre de 1894 et l'incendie de 1954, possède pas moins de 4000 boutiques, réparties le long de 60 rues intérieures. L'immense marché auquel on accède par 18 portes est bien agencé : les commerçants y sont regroupés par corps de métiers (textiles, tapis, bijoux, etc.) Mais le compartiment le plus visité reste, nous dit-on, le Bedesten, au centre de l'immense bazar. On trouve dans cette improbable «Laaqiba» locale toutes ces vieilleries qu'affectionnent les antiquaires et les collectionneurs compulsifs : parures, pièces de monnaie, etc. Les visiteurs, qui ne sont pas tous intéressés par des achats, en ressortent éblouis. Comme l'a été James Bond qui a poursuivi Patrice sur les toits du bazar. La scène est visible dans Skyfall, réalisé par Sam Mendes et sorti en 2012. Mosquée bleue Istanbul c'est ses buildings, ses rues marchandes ou même ses restaurants. Mais c'est aussi ses mosquées, aménagées dans le plus pur style ottoman. La Mosquée bleue construite entre 1609 et 1616, sous le règne du sultan Ahmet 1er, est un modèle du genre : dômes à foison, la mosquée, sultan Ahmet Camii pour les Turcs, possède six minarets élancés et pointus à leur extrémité. Mesurant 23,5 mètres de diamètre et 43 mètres de hauteur, sa large coupole centrale est soutenue par 4 piliers (pattes d'éléphant). Autre spécificité de l'édifice, elle est habillée de bleu, d'où son nom. Située à la place Sultanahmet face à un autre monument important de la ville, la Basilique Sainte-Sophie, l'édifice religieux est accessible après un détour par de vastes jardins. La mosquée est ouverte aux touristes qui doivent se soumettre à certaines consignes. Anecdote historique que vous raconteront les guides : à la construction de la mosquée, des protestations s'élèveront pour critiquer qu'elle soit dotée d'autant de minarets que celle La Mecque, le sultan décidera alors de financer le 7e minaret de la Kaaba au lieu de démolir celui réalisé par son architecte attitré Sedefhar Mehmet Aga, élève du maître Mimar Sinan. Palais Tokpaki Le site de toute la puissance d'une civilisation. On y découvre de très larges cours et d'imposants pavillons, autrefois principales demeures des puissants rois ottomans et de leur cour. Construit sur un site grec, le palais, le plus visité à Istanbul, si on se fie à certaines statistiques, domine la Corne d'or et la mer Marmara, qu'on peut entr'apercevoir en avançant plus en avant dans le site. Il s'étend sur 70 h, avec 5 km de remparts, et est très vaste. Il n'est donc pas possible de visiter en une journée tous ses compartiments, distants l'un de l'autre. Les itinéraires sont divers, chaque visiteur peut choisir le sien, suivant ses goûts… Rendu célèbre par les séries turques, très en vogue ces dernières années au Maghreb, l'endroit revient dans les discussions pour son harem (Harem-i Hümayûn), résidence de la mère du sultan et de ses concubines. Pour ne pas se perdre dans le vaste palais, il est recommandé de choisir un guide. Ils sont nombreux et parfaitement polyglottes. Certains seraient originaires du Maghreb. Vrai ? A-t-on douté un jour de son guide ? Place Taksim et rue Istiklal Le nom évoque-t-il quelque chose ? C'est l'endroit où des manifestants stambouliotes se sont opposés à la démolition du parc Gezi, tout proche. Provoquant une crise politique qui a tenu en haleine pendant quelques semaines la Turquie et le monde. Cette place s'étend sur la rive européenne de la métropole. Très fréquenté, puisque bien desservi par les divers transports (métro, tramway rétro, bus, taxi), le site est bordé d'établissements importants : hôtels, y compris les plus chics (Ritz, Le Marmara), chaînes de restaurants, etc. Par cette place, on peut d'accéder à l'une des avenues les plus importantes du district de Beyoglu, l'avenue de l'Istiklal (Istiklal Caddesi). Longue rue piétonne, actuellement en travaux, l'avenue abrite des boutiques diverses (magasins de vêtements, galeries d'arts, cinémas, etc.). Par intermittence, le flâneur intéressé y découvre des pâtisseries très anciennes, datant du XIXe siècle. Une autre belle curiosité sur cette rue marchande, le Çiçek Pasajı (Passage des fleurs), ou la «Cité de Péra» pour les Français, est l'un des bâtiments les plus importants de la place.