Plusieurs personnalités, dont M. Abbas, ont déjà refusé de recevoir le vice-président américain, Mike Pence, lors de sa tournée prévue mi-décembre en Israël, en Cisjordanie et en Egypte. Des dizaines de milliers de manifestants sont de nouveau descendus dans la rue dimanche et hier au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde pour crier leur colère contre la décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître Al Qods (troisième lieu saint de l'islam) capitale d'Israël. Dans les Territoires palestiniens, des heurts avaient opposé dimanche, pour le quatrième jour consécutif, des Palestiniens aux forces israéliennes. Depuis quatre jours, les violences et affrontements ont coûté la vie à quatre Palestiniens et plus de 1000 autres ont été blessés, selon des sources médicales palestiniennes. De Ghaza à Ramallah, en passant par Bethléem, les manifestants ont lancé pierres et pneus enflammés en direction des soldats israéliens qui ripostaient par des gaz lacrymogènes et des tirs à balles réelles ou en caoutchouc. Depuis la déclaration faite mercredi par M. Trump, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, tente de s'imposer comme le héraut de la cause palestinienne. Il a affirmé que son pays «n'abandonnera pas Jérusalem à la merci d'un Etat terroriste qui tue des enfants». M. Netanyahu a rétorqué qu'il n'avait «pas de leçon de moralité à recevoir d'un dirigeant (...) qui bombarde les Kurdes et aide des terroristes». Une manifestation massive a eu lieu à Istanbul, ville qui accueillera la semaine prochaine un sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). A Paris, où il a reçu le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, le président français, Emmanuel Macron, l'a appelé à faire des «gestes courageux envers les Palestiniens pour sortir de l'impasse actuelle». Mais M. Netanyahu s'est montré inflexible sur Jérusalem : «Jérusalem est la capitale d'Israël (...). Au plus tôt les Palestiniens arriveront à comprendre cette réalité, au plus vite nous irons vers la paix.» M. Macron a plaidé pour un gel de la colonisation en Cisjordanie occupée. Mais là aussi les Israéliens ne veulent pas faire d'efforts. La colonisation, qui s'est accélérée sous le gouvernement Netanyahu, est vue par la communauté internationale comme un des principaux obstacles à un accord de paix comportant la création d'un Etat palestinien coexistant avec Israël. A Beyrouth, les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser une manifestation près de l'ambassade des Etats-Unis. Plusieurs personnes ont été blessées. A l'appel du Hezbollah, une autre marche a eu lieu hier au Liban. A Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan, des centaines de manifestants ont brûlé une effigie du président américain en scandant «Mort à l'Amérique, à Trump et à Israël». A Jakarta, quelque 5000 Indonésiens ont protesté devant l'ambassade des Etats-Unis. Rejetant les critiques internationales, l'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Nikki Haley, a affirmé dimanche que la décision du président Trump allait aider «le processus de paix» au Proche-Orient. Mais plusieurs personnalités, dont M. Abbas, ont déjà refusé de recevoir le vice-président américain, Mike Pence, lors de sa tournée, prévue mi-décembre, en Israël, en Cisjordanie et en Egypte.