L'obligation pour les entreprises de BTP de s'approvisionner sur le marché local en matériaux de construction plutôt que d'en importer sera bientôt mentionnée dans les cahiers des charges pour tous les projets de construction qui seront lancés par les pouvoirs publics. C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre de l'Habitat, Abdelwahid Temmar, lors de l'inauguration de l'Exposition de la production de biens et de services dans le secteur du bâtiment, organisée à la Safex par le Forum des chefs d'entreprise (FCE). Tout en appelant les maîtres d'ouvrage à cesser de recourir à l'utilisation des matériaux importés de l'étranger, le ministre a précisé que son département compte lancer la réalisation de pas moins de 463 000 logements courant 2018/2019 et, qu'à ce titre, les entreprises, publiques et privées du secteur sont invitées à y participer à travers la fourniture des matériaux de construction nécessaires. Une cartographie nationale de toutes les entreprises productrices de matériaux sera élaborée à l'effet de définir les capacités de production nationales dans ce domaine et d'arrêter les besoins nationaux par type de matériau. A ce propos, le ministre a indiqué que d'ores et déjà, pour les deux années à venir, le secteur du bâtiment nécessite, entre autres, pas moins de 30 millions de tonnes de ciment, 3 millions de tonnes d'acier et de fer, 30 millions de tonnes de matériaux rouges (briqueterie) et 110 000 m² de carrelage. Pour sa part, le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a affirmé que la production nationale en sidérurgie (acier et fer) sera portée à 12 millions de tonnes/an, à l'horizon 2020, contre 2,5 millions de tonnes en 2016, grâce à l'entrée en exploitation des projets publics et privés en cours de réalisation. Quant au ciment gris, la production nationale avait réussi à satisfaire la totalité des besoins du secteur de la construction et de tout le marché national. «La production nationale de ciment gris a été de plus de 22 millions de tonnes en 2016, et devrait dépasser les 25 millions de tonnes à fin 2017», a-t-il indiqué. Selon le ministre, la production de ciment devrait atteindre les 40 millions de tonnes à l'horizon 2020. Il a fait savoir, par ailleurs, que plus de 2000 projets industriels, publics et privés, ont été lancés depuis 2002 dans les branches ciment, sidérurgie, briques et produits rouges, céramique, charpente métallique, marbre, matériaux de construction en matière plastique, menuiserie métallique, plâtre et dérivés. Il convient de rappeler qu'en raison de l'effondrement des cours du pétrole, beaucoup de produits importés, dont ceux servant à la construction, ont été soumis à l'austérité. Selon le CNIS, les importations de fer et d'acier ont reculé à 1,4 million de dollars en 2016 contre 1,17 million de dollars, soit une baisse de 16,23% d'une année à l'autre. De plus, le bois de construction et ses dérivés ont connu une baisse de 12,35% confortée par un recul de la facture passée de 642,08 millions de dollars en 2015 pour se retrouver à 562,7 millions de dollars.