Après la mise en place du comité de suivi du tri sélectif des ordures ménagères, la wilaya d'Alger passe à l'action à travers une opération pilote dans 34 cités relevant de 13 circonscriptions administratives de la capitale. Outre des abribacs installés, il est prévu la mise en place de chapiteaux destinés à faire un travail de proximité en matière de sensibilisation. Durant deux mois, deux cellules étaient à pied d'œuvre sur le terrain pour sensibiliser la ménagère sur le bien-fondé de l'opération dite «tri sélectif», selon Abdelali Berkani, un jeune cadre de la wilaya, responsable chargé du suivi de l'environnement et l'un des principaux initiateurs de cette opération, qui ne ménage aucun effort pour faire adhérer les cités ciblées par l'opération du tri sélectif. Les citoyens peuvent constater la présence des abribacs mis en place concernant le tri sélectif de la fraction humide (ordures ménagères) et la fraction sèche (cartons, plastique, verre…) et le bac transparent destiné au pain rassis. «Notre souci premier est que cette opération pilote réussisse, avant de la généraliser à tous les quartiers de la capitale», indique notre interlocuteur, qui affirme que la campagne de sensibilisation continuera à travers l'installation à partir du 1er janvier 2018 de chapiteaux dans les sites ciblés. Des brigades mixtes s' y attelleront à un travail de proximité pour polariser l'attention du citoyen sur les bienfaits du tri sélectif, en sus de la propreté de leur environnement immédiat. «Il est vrai qu'au début de l'opération, des foyers étaient quelque peu réfractaires à l'opération, mais notre travail de sensibilisation commence apparemment à porter ses fruits. Maintenant, la plupart des cités ciblées se montrent coopératives et nous facilitent la tâche. Même l'AAdl va souscrire à cette opération de tri sélectif», souligne-t-il. A dire vrai, le citoyen a désappris l'écogeste et compose depuis des décennies avec le paysage des dépôts sauvages et anarchiques. «Il va falloir qu'il améliore son cadre de vie, en respectant d'abord les horaires de dépôt des ordures. Il doit renouer avec l'écoresponsabilité, qui n'est pas uniquement une affaire de collecte des Epic NetCom, Extranet ou Asrout qui, eux aussi, doivent réapprendre à s'organiser et à être efficients», laisse entendre le jeune ingénieur en écologie marine, Berkani, qui se voit encouragé par le wali, Abdelkader Zoukh, décidé, depuis sa désignation à la tête de la capitale, à donner un coup de pied dans le «marabunta» en prenant le taureau par les cornes afin de redorer un tant soi peu le blason de la ville d'Ibn Mezghenna, du moins la soustraire de sa chape grise et de sa laideur qui lui collent à la peau. Encore faut-il que certains cadres qui entourent le premier magistrat de la wilaya jouent le jeu et ne lui mettent pas les bâtons dans les roues, susurre-t-on, ici et là. Mise en place de clubs verts dans les écoles : Un impératif Il est à préciser que cette opération de tri sélectif rapportera une manne financière qui avoisine les 10 milliards de centimes/an, si seulement 50% des cités ciblées adhèrent à cette action dans la durée, fait remarquer M. Berkani. Ces dividendes seront, bien entendu, engrangés auprès de la Cegetal qui, notons-le, avant d'ensevelir les résidus dans ses CET, procédera à la vente des déchets recyclables. Pour d'aucuns, cette timide ressource peut paraître négligeable par rapport à l'enveloppe mobilisée pour la réussite du tri sélectif, mais les bénéfices ne seront pas moins exponentiels au fur et à mesure que l'opération avancera pour s'inscrire dans le canevas de la durabilité. Aussi, selon certaines sources, et c'est très important, quelque 80 écoles et CEM, disséminés à travers certaines circonscriptions, sont ciblés pour le moment. Des acteurs du comité de suivi du tri sélectif de conserves avec le secteur de l'éducation planchent sur une entreprise louable, celle ayant trait à la création de clubs verts destinés aux élèves, aux fins de les sensibiliser sur la pertinence d'un milieu environnemental moins agressif. Outre des cours de sensibilisation sur la justesse du tri sélectif et la nécessité de concourir à la propreté de leur cité, des visites guidées sont organisées dans les CET. Souhaitons que cette opération de tri sélectif soit le prodrome d'une hygiène publique. Dans le cas contraire, l'assimilerait-on à un coup d'épée dans l'eau, un feu de paille, ou tout simplement un signe qui s'apparenterait à une opération de charme qui rappelle le chant du cygne ?