Deux cellules sont prêtes désormais à descendre ces jours-ci sur le terrain pour sensibiliser les ménagères et assurer le suivi de l'opération dite «tri sélectif». La première cellule mixte, qui se voit confier le volet communicationnel, est composée d'une soixantaine d'assistantes et de médecins de la Direction de l'action sociale (DAS), d'étudiants, d'hôtesses de sensibilisation de Arts et Culture, des éléments de la direction de l'environnement et d'associations, de gardiens d'immeubles et surtout de «sociologues chargés de faire un feed-back à la wilaya après enquête par questionnaire pour recueillir les éléments nécessaires à la construction de leur objet», apprend-on auprès du jeune cadre de la wilaya, responsable chargé du suivi de l'environnement, Abdelali Berkani, l'un des principaux initiateurs de cette opération, qui se démène contre certains partisans du moindre effort, lesquels, susurre-t-on, n'hésitent pas à lui mettre des bâtons dans les roues. Parallèlement à la phase de sensibilisation, une seconde cellule, ou brigade de veille, est appelée à renforcer l'opération, en matière d'orientation et de contrôle, notamment. Cette dernière est composée des partenaires du programme tri sélectif, à savoir de l'Agence nationale des déchets (AND), d'ingénieurs en communication relevant des Epic Netcom et d'Extranet, de Gecetal (Gestion des centres d'enfouissement technique), de la Régie foncière (RF), des OPGI de Bir Mourad Raïs, Hussein Dey et Dar El Beïda, la DJS, Edeval et Asrout. En clair, tout ce beau monde est prêt à prendre le taureau par les cornes pour mener à bien cette mission destinée à faire adhérer la ménagère au tri sélectif et au respect de l'heure de dépôt des ordures dans des abris de bacs qui viennent d'être aménagés dans les 34 cités pilotes. «Des chapiteaux seront également installés dans ces sites ciblés pour se rapprocher davantage des citoyens afin de souscrire à cette opération de salubrité publique et leur expliquer l'intérêt du recyclage des déchets ménagers», souligne notre interlocuteur, qui ajoute que «notre programme vise le développement durable en matière d'hygiène publique et d'éco-responsabilité et au fur et à mesure de notre action, d'autres quartiers de la capitale seront concernés par l'opération». Certes, la tâche des brigades mixtes n'est pas aisée, dès lors qu'«il va falloir, fera savoir M. Berkani, faire le porte-à-porte pour convaincre la ménagère de sa collaboration et du bien-fondé de notre opération qui relève de l'intérêt de la collectivité et de la propreté de la cité». Bien qu'il y ait des cités ayant salué cette opération, d'autres en revanche «se montrent quelque peu réfractaires et refusent de jouer le jeu, mais nous continuerons à faire dans la sensibilisation de proximité. Car Alger, pour ne citer que cette mégalopole, pâtit de ce décor hideux et doit impérativement retrouver son lustre d'antan en matière de propreté publique», insiste-t-il. «Aussi, nous envisageons, de concert avec la direction de l'éducation, de cibler les écoles à travers les clubs verts, car il est nécessaire d'apprendre le geste écolo à l'enfant qui, malheureusement, ne sait pas encore faire la différence entre le bac à ordures et le bac à fleurs», rappelle-t-il. La direction des affaires religieuses et des wakfs est, elle aussi, partie prenante dans cette opération, et doit de se montrer active à travers les mosquées concernant l'hygiène publique des cités. Enfin, il y a lieu de noter qu'un numéro vert, le 1010, est à la disposition des citoyens pour signaler les dépôts d'ordures anarchiques. Ainsi, tous les moyens humains et matériels seront mobilisés et tous les mécanismes de sensibilisation mis en branle pour la réussite de cette opération de tri sélectif. Souhaitons que l'opération ne soit pas un feu de paille et que le chaînon qui fait tant défaut la plupart du temps, celui du suivi et du contrôle, soit efficient, avant de passer à la réflexion ayant trait au déploiement de mécanismes de coercition, après ceux mobilisés en termes de moyens matériels et de sensibilisation.