Le procureur de la République près le tribunal de Annaba vient d'être saisi, par la brigade économique, d'une affaire de trafic de marché public, dont la présumée auteure est une société algéro-espagnole dénommée SMIE. Créée par le CPE en février 2016, au lendemain du départ d'ArcelorMittal de l'Algérie, la SMIE est une société mixte obéissant au principe des 51/49% entre le groupe espagnol Kyretabi Sarralle et l'algérien Imetal. Selon les éléments de ce dossier, SMIE a postulé pour un plan de charge qu'offrira éventuellement la deuxième phase du plan du redressement interne (PRI) de Sider El Hadjar, dont une enveloppe de quelque 300 millions de dollars lui a été consacrée. Pour ce faire, elle a présenté un master plan relatif au projet d'une machine à billettes qui a été refusé par le CPE, car ne répondant pas aux données réelles du marché. Même le conseil de Sider El Hadjar s'est opposé à cette option. A partir de là, des pressions se sont multipliées pour faire accéder SMIE au complexe. Pis, Touati Ahmed Yazid, retraité de Batimetal et président-directeur général de Imetal a «exhorté», dans un courrier officiel, l'ancien directeur général de Sider El Hadjar de valider la passation de marché avec la société SMIE selon la procédure de gré à gré. Cet ex-directeur général a préféré faire valoir ses droits à la retraite que de signer ce contrat compromettant. Devant cette situation complexe, Imetal a trouvé la parade pour servir son partenaire étranger à travers sa filiale Promec. Bénéficiaire d'un marché de gré à gré au port de Annaba, elle l'a sous-traité avec la SMIE, au mépris de la réglementation régissant les marchés publics. Entre-temps, plusieurs cadres d'Imetal et du groupe Sider se sont bousculés pour passer leurs vacances en Espagne.