L'appel à la grève à l'université et à la marche lancé par la Coordination locale des étudiants (CLE) a été massivement suivi par la communauté estudiantine dans son ensemble. La manifestation a démarré de l'université à 10h et s'est terminée au siège de la wilaya à la mi-journée, sans que les représentants des étudiants n'aient remis au wali la plate-forme de revendications, faute de consensus entre les délégués. Les étudiants qui ont déserté les amphithéâtres ont crié des slogans contre la gestion des œuvres universitaires, le manque de matériel et d'encadrement pédagogique et demandé le gel du système LMD (Licence, Master, Doctorat). Les marcheurs qui ont manifesté dans un ordre irréprochable se sont séparés dans le calme. Un membre du comité des étudiants, s'adressant aux manifestants à la fin de la marche devant le portail du siège de la wilaya, dira : « Notre marche est une réponse claire à ceux qui disent que l'université est normalisée et mise à genoux ». Les trois principales revendications de la CLE (pédagogie, social et corruption) ont visiblement eu un grand écho auprès des étudiants. Lors de la bruyante marche, les manifestants ont tour à tour demandé le départ du recteur et de la responsable locale des œuvres universitaires. Ils ont également demandé la venue du ministre de l'Enseignement supérieur et du directeur général de l'Office national des œuvres universitaires pour s'enquérir de la situation au sein de l'université de Tizi Ouzou. Des slogans à consonance politique, tels que « respect des libertés démocratiques », « respect des franchises universitaires » ont été transcrits sur de larges banderoles. Ces revendications ont été scandées à haute voix par les étudiants durant la marche qui s'est terminée en assemblée générale au campus de Hasnaoua dans l'après-midi.