Le rapprochement qui s'est dessiné entre les deux partis, le FFS et le RCD, à la toute première séance de la nouvelle APW s'est dissipé à la faveur d'un désaccord. L'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Béjaïa a achevé la mise en place de ses organes, avec l'installation, lundi dernier, des présidents des commissions permanentes, après la désignation, quelques jours plus tôt, de ses vice-présidents. Ainsi, le FFS, parti majoritaire avec 21 sièges (sur un total de 43), a choisi finalement de conforter sa majorité par une alliance aux couleurs du FLN, qui coprésidera aux destinées de l'Assemblée. Cette alliance, qui était de mise durant le précédent mandat, va être reconduite. Contrairement donc à un nombre d'APC issues des dernières élections locales qui sont toujours sans exécutif, du fait du blocage qu'elles connaissent, l'APW a pu installer ses organes délibérants, dont les bureaux de ses neuf commissions permanentes. A la faveur du vote de lundi dernier, le FFS préside six commissions, les plus importantes, à savoir Economie et finances, à sa tête Aïssaoui Azzedine, Jeunesse, sports, culture et affaires sociales (Assam Yahia), Aménagement du territoire et transports (Maïbeche Mohand Tahar), Education, enseignement supérieur et formation professionnelle (Azibi Mebrouk), Développement local, équipement, investissement et emploi (Mameri Mohand Cherif), et Communication et technologiques de l'information (Boukoucha Youcef). Les trois commissions restantes ont échu au FLN, qui dominera donc les affaires de l'Urbanisme et habitat (Meloui Zoubir), celle de l'Hydraulique, agriculture, forêts, pêche et tourisme (Idir Laayache) et celle de Santé, hygiène, et protection de l'environnement, soit la seule commission que présidera une femme en la personne de Makhloufi Samira. Le FLN, qui a décroché moins de sièges que le RCD (7 contre 10 élus) a aussi, pour rappel, eu une vice-présidence qu'occupe l'élu tête de liste, Belhocine Hamid, tandis que le P/APW sera secondé aussi par deux de ses camarades du parti, à savoir Derguini Abdenour et Benrezou Farida. Le RCD ne prend finalement pas part à l'exécutif, malgré les rapprochements qui ne souffraient pourtant d'aucun doute lors de l'élection de Haddadou Mhenni à la tête de l'APW pour lequel ont voté les dix élus du RCD. Le vote avait donné à voir l'esquisse d'une alliance FFS-RCD-FLN qui permettait d'envisager d'ailleurs un mandat plus ou moins serein. A son installation, le P/APW avait répondu à El Watan que son parti, le FFS, travaillera «avec tout le monde» et que la répartition des commissions se fera au prorata du nombre d'élus de chaque parti. Que s'est-il passé depuis ? Aux premières tractations, on avait convenu de laisser au RCD deux commissions et une vice-présidence. Celle-ci était une sollicitation du parti même, qui avait demandé la création d'une quatrième vice-présidence non permanente. «Le P/APW s'était engagé à ajouter le point relatif à la création de la quatrième vice-présidence lors de la dernière session. Quand nous avons reçu nos convocations, ce point n'y était pas. La veille nous avons eu une réunion avec le président de l'APW, qui avait commencé par expliquer que ce point devait être soumis au ministère de l'Intérieur avant qu'on puisse délibérer. Ce qui veut dire tacitement que l'instance délibérante et élue n'a aucun pouvoir. Dès lors, nous avons claqué la porte», nous répond Reda Boudraâ, élu RCD et membre de la commission Urbanisme, qui trouve que les critères de sélection des présidents de commissions étaient «farfelus». La commission dont il fait partie est présidée par Meloui Z., le seul membre FLN de la commission, qui a eu dans son escarcelle les précieuses voix des quatre élus du FFS. En se retirant, le RCD a décidé de présenter tout de même ses candidats à la présidence des commissions. Mais sans succès dans une Assemblée où le FLN tend à devenir l'allié traditionnel du FFS. Une alliance de Fronts.