Le vote par plébiscite, avant-hier, du tout nouveau président de l'APW de Béjaïa, en la personne de Haddadou Mhenni, candidat du FFS, avec 37 voix sur les 43 élus que compte l'Assemblée, autorise des lectures politiques qui contredisent la tradition. Si l'élection du candidat du FFS s'est faite sans surprise, le vote révèle des rapprochements inhabituels au sein de l'APW entre le FFS et le RCD. Le RCD a voté pour le FFS, tout comme l'ont fait également les élus du FLN. Seuls les élus UDS ont opté pour un vote blanc. Les élections du 23 novembre dernier ont, pour rappel, donné une majorité relative de 21 sièges au FFS et une minorité de 10 sièges au RCD, 7 au FLN et 4 pour la liste «indépendante» parrainée par l'UDS. Seul le FFS dispose du droit de présenter un candidat pour la présidence de l'APW, pour être l'unique parti dans la wilaya à avoir récolté plus de 35% des suffrages, comme exigé par la loi. Avec plus de 59 000 voix, le parti s'est adjugé presque 49% des suffrages, manquant de peu, soit d'un siège, la majorité absolue. Le vote d'avant-hier dessine l'esquisse d'une majorité qui se fera entre les trois partis siégeant à l'assemblée, FFS, RCD, FLN. «Nous travaillerons avec tout le monde», répond, à El Watan, le désormais P/Apw, qui ajoute que l'attribution des commissions permanentes se fera au prorata du nombre d'élus des listes. «Ce sera du proportionnel», nous dit M. Haddadou. L'APW dispose de 9 commissions. Le FFS garderait la présidence d'au moins quatre et consentirait à céder celles des cinq restantes, en en attribuant peut-être trois au RCD et deux au FLN. S'il n'y a pas d'achoppement, ce sera un schéma probable de 4-3-2, le 5-2-2 étant disproportionné. Quid des vice-présidences de l'APW ? «Ce n'est pas à l'ordre du jour», nous répond Haddadou Mhenni. L'Assemblée de wilaya compte trois vice-présidences permanentes et il semble que le FFS entend les garder toutes pour lui, ce qui expliquerait son contentement du 4-3-2 des commissions. On sait cependant que le RCD voudrait avoir la quatrième vice-présidence dont il avait demandé la création. Si celle-ci venait à être créée, elle ne pourra pas être permanente et son poste de présidence ne sera pas rémunéré. Rien n'est encore conclu, mais les rapprochements engagent le FFS sur la voie d'une «alliance» stratégique qui lui permettra de gérer ce nouveau mandat de l'APW avec moins de turbulences que d'habitude. Au niveau de l'APC de Béjaïa, à majorité FFS, ce scénario pourrait se reproduire partiellement, sans le FLN et avec le RCD et la liste indépendante menée par Mohamed Mansouri, le tout nouveau directeur général du CHU Mustapha Pacha.