La liste des 851 produits soumis à la suspension temporaire à l'importation depuis ce début de l'année 2018 sera évaluée dans trois mois, a annoncé hier Alger le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, cité par l'agence APS. Interrogé par la presse à l'issue d'une audition par la commission des finances de l'APN à propos d'une l'éventuelle révision de la liste, le ministre a précisé que le nombre des produits interdits d'importation pourrait être augmenté ou réduit en fonction des résultats de cette évaluation. Publiée récemment, par un décret exécutif, au dernier Journal officiel, ladite liste comprend des fruits secs, des fromages (produits finis), des fruits frais (à l'exception des bananes), des légumes frais (sauf l'ail), des viandes (à l'exception des viandes bovines), du thon, des dérivés du maïs, des préparations de viande, des chewing-gum, des bonbons et chocolats, des pâtes alimentaires, des viennoiseries, des dérivés de céréales, des conserves de légumes, des tomates préparées ou conservées, des confitures, des gelées, des fruits conservés, des préparations alimentaires, des eaux minérales, du ciment, des détergents, des produits plastiques finis et semi-finis, des produits hygiéniques, du marbre et du granite, du papier hygiénique, des tapis, de la céramique finie, des glaces et verres, des moissonneuses-batteuses, des articles de robinetterie, des fils de câble, des meubles, des lustres, des articles électroménagers et des téléphones mobiles. A côté, quelque 126 produits verront l'application de la taxe douanière à 60% et de la TIC, a souligné le ministre algérien du Commerce qui a noté que «la suspension à l'importation de ces produits est limitée dans le temps et sera levée progressivement avec ou sans maintien des taxes et autres droits». Cette interdiction temporaire d'importation vise à réduire le déficit commercial du pays lié à la baisse des recettes provenant des ventes de gaz et de pétrole. D'après les chiffres du ministère du Commerce, la valeur des importations algériennes n'a baissé que de 2,1% à fin novembre 2017 par rapport à l'année 2016, pour atteindre 42,8 milliards de dollars. Avec les nouvelles mesures, le gouvernement s'attend à une diminution considérable envisageant la facture des importations à 30 milliards de dollars cette année, contre 45 milliards pour l'ensemble de l'année 2017 et 46,7 milliards en 2016. Cette mesure d'interdiction vient aussi remplacer le système de la licence d'importation, mis sur pied en 2016 pour stopper l'hémorragie des réserves de change, avant d'être supprimé deux ans plus tard, car jugé «bureaucratique et manquant de transparence sans compter qu'il a engendré parfois des problèmes d'approvisionnement et conduit des entreprises à la cessation d'activité», d'après les aveux du ministre du Commerce.