L'année 2017 s'achève presque et l'objectif principal du gouvernement pour booster l'économie nationale n'a pas été atteint. Alors que les importations devraient être baissé jusqu'à un montant de 30 milliards de dollars selon le projet de loi de Finances de l'année 2017, les importations terminent l'année autour de 45 milliards de dollars. L'Etat face à une crise économique qui ne cesse de s'accentuer, a préféré doubler les mesures afin que cet objectif soit réalisable pour l'année 2018. Comme il a été annoncé, samedi, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, la liste des produits interdits à l'importation a été établie à 1.000 produits. Effectivement, le gouvernement d'Ouyahia a préféré carrément bloquer l'importation, «afin de booster la production nationale et préserver les réserves de change. Ces dernières se sont établies, selon une déclaration faite par le Chef de l'Exécutif, jeudi dernier, au-dessous du seuil des 100 milliards de dollars. Sur toutes ces contraintes, vienne s'ajouter la situation de la balance des paiements qui, à la fin du 1er semestre de l'année en cours, a déjà accusé un déficit de plus de 11 milliards de dollars. Ce qui s'est traduit par une forte érosion des réserves de change qui devraient clôturer l'année à 97 milliards de dollars contre 114 milliards de dollars à fin 2016, soit une baisse de l'ordre de 17 milliards de dollars en une année. Après avoir concerné les véhicules, le ciment et le rond à béton en 2016, les licences d'importations se sont élargies à 21 autres produits industriels et agricoles. Il s'agit essentiellement des produits électroménagers, téléphones mobiles, produits cosmétiques, bois, céramique, viandes bovines fraîches ou réfrigérées, fromage, citron frais, pommes, orge, ail, maïs, tourteaux de soja et du double concentré de tomate. Concernant la suspension des importations, elle touchera, à partir de 2018, environ 45 catégories de marchandises. Il s'agit essentiellement des fruits secs, des fromages (produits finis), des fruits frais (à l'exception des bananes), des légumes frais (sauf l'ail), des viandes (à l'exception des viandes bovines), du thon, des dérivés du maïs, des préparations de viande, des chewing-gum, des bonbons et chocolats, des pâtes alimentaires, des viennoiseries, des dérivés de céréales, des conserves de légumes, des tomates préparées ou conservées, des confitures, des gelées, des fruits conservés, des préparations alimentaires, des eaux minérales, du ciment, des détergents, des produits plastiques finis et semi-finis, des produits hygiéniques, du marbre et du granite, du papier hygiénique, des tapis, de la céramique finie, des glaces et verres, des moissonneuses-batteuses, des articles de robinetterie, des fils de câbles, des meubles, des lustres, des articles électroménagers et des téléphones mobiles. En outre, il sera procédé à l'élargissement de la liste des marchandises soumises à la Taxe intérieure de consommation (TIC), au taux de 30%, pour 10 familles de produits finis, ainsi que le relèvement des droits de douanes, pouvant atteindre 60%, pour 32 familles de produits finis. Ces deux mesures permettront également l'amélioration de la compétitivité des produits locaux par rapport à ceux importés mais aussi la valorisation des recettes budgétaires sur les opérations d'importation de certains produits non essentiels. Mesures bancaires pour encadrer le commerce extérieur En parallèle, depuis le début de 2017, la Banque d'Algérie a mis en place successivement plusieurs dispositifs d'encadrement du commerce extérieur pour contenir davantage les importations. Il a ainsi été demandé aux banques de suspendre toute domiciliation bancaire pour les opérations d'importations des agrumes et des légumes frais, et de geler toute domiciliation d'importation de véhicules par les entreprises pour propre compte, sachant qu'aucune licence d'importation des véhicules n'a été octroyée en 2017. D'autre part, la Banque centrale a mis en place de nouvelles dispositions rendant obligatoire la domiciliation de toutes les importations relevant de la revente en l'état, et ce, préalablement à toute expédition des marchandises à destination du territoire douanier algérien. Dans ce cadre, elle a aussi exigé de l'importateur de constituer une provision financière préalable, couvrant 120% du montant de l'importation, au moment de la domiciliation, devant intervenir au moins 30 jours avant l'expédition des marchandises. A travers ce nouveau dispositif, il s'agit de rendre plus efficient et opérationnel l'ensemble des mesures édictées en matière d'encadrement du commerce extérieur.