En attendant l'installation de la nouvelle Commission consultative intersectorielle chargée du suivi du dispositif de sauvegarde de l'outil national de production prévue le 21 janvier en cours auprès du ministère du Commerce, les entreprises industrielles nationales, publiques et privées, doivent saisir les opportunités engendrées par les mesures mises en place récemment par l'Etat dans le cadre de l'encadrement des importations. Le système des licences d'importation, mis en vigueur en 2016, est bel et bien supprimé dès le début de cette année 2018. Ainsi et en application d'une disposition introduite dans le texte de loi de finances 2018, un décret exécutif vient de fixer une liste de près de 900 produits dont l'importation est suspendue provisoirement, selon le cas, sur le court ou moyen terme. Cette mesure concerne 851, ces marchandises relèvent de 45 catégories de marchandises. Il s'agit essentiellement de fruits secs, des fromages (produits finis), des fruits frais (à l'exception des bananes), des légumes frais (sauf l'ail), des viandes (à l'exception des viandes bovines), du thon, des dérivés du maïs, des préparations de viande, des chewing-gum, des bonbons et chocolats, des pâtes alimentaires, des viennoiseries, des dérivés de céréales, des conserves de légumes, des tomates préparées ou conservées, des confitures, des gelées, des fruits conservés, des préparations alimentaires, des eaux minérales, du ciment, des détergents, des produits plastiques finis et semi-finis, des produits hygiéniques, du marbre et du granite, du papier hygiénique, des tapis, de la céramique finie, des glaces et verres, des moissonneuses-batteuses, des articles de robinetterie, des fils de câbles, des meubles, des lustres, des articles électroménagers et des téléphones mobiles. Ces mesures portent sur l'élargissement de la liste des marchandises soumises à la Taxe intérieure de consommation (TIC) au taux de 30%, pour 10 familles de produits finis. Il s'agit du saumon, fruits secs sans coques et autres fruits séchés, épices, sucreries, confiserie, préparations à base d'extraits et d'essence (liquide et autres), modems et décodeurs numériques, appareils avertisseurs d'incendies, appareils électriques avertisseurs et micro-ordinateurs (la désignation des produits et leurs positions tarifaires sont précisées dans l'article 32 de la loi de finances pour 2018). S'ajoute le relèvement des droits de douane pour 32 familles de produits finis: graines de tournesol, ouvrages en matière plastique, fours pour cuisson, appareils pour filtration des eaux, appareils pour filtration des boissons, appareils pour filtration des huiles minérales, parties de filtre à air, appareils de levage, ponts roulants, portiques mobiles, consommables informatiques, micro-ordinateurs portatifs et tablettes, unités centrales de traitement et serveurs, unités de mémoire, lecteurs de carte mémoire, articles pour tuyauterie, parties pour modems et téléphones et autres, cartes de décryptage, appareils connecteurs, câbles électriques, bennes à ordures, carrosseries pour tracteurs et camions, remorques frigorifiques, préparations d'arachides, confiture, articles de robinetterie, transformateurs électriques, compléments alimentaires, sodas et eaux minérales, piles et batteries, téléphones cellulaires et boissons (la désignation des produits et leurs positions tarifaires sont précisées dans l'article 115 de la loi de finances pour 2018).
Mesures pour renforcer la compétitivité des produits locaux Ces mesures et bien d'autres nouvelles viendront renforcer et améliorer la compétitivité des produits locaux par rapport à ceux importés mais aussi la valorisation des recettes budgétaires sur les opérations d'importation de certains produits de luxe. En effet, il est attendu la mise en place prochaine d'un nouveau dispositif de suivi des transactions commerciales dans l'agriculture. Il s'agit d'assurer la traçabilité des transactions sur les produits agricoles frais, depuis l'agriculteur jusqu'au consommateur final, en passant par les différents intervenants de la chaîne de distribution. Pour les pouvoirs publics, il s'agirait d'un " meilleur instrument de régulation du commerce extérieur " dans la perspective de réduire substantiellement le niveau des importations. . Ainsi, après les véhicules, le rond à béton et le ciment, se traduisant par un gain de 3 milliards de dollars, cette dernière avait été élargie à 22 autres groupes de produits, contribuant à faire l'économie de 2,3 milliards de dollars. Il ne faut pas oublier aussi que cette nouvelle révision du dispositif de licences est motivée par plusieurs facteurs, parmi lesquels il cite l'installation dans le pays de plusieurs constructeurs automobiles, ainsi que la réalisation d'une autosuffisance en matière de production de rond à béton et de ciment notamment. Quant à la " suspension provisoire " d'importation de 851 produits, c'est une mesure de sauvegarde dont les effets vont permettre d'avoir une valeur ajoutée locale destinée à une substitution des marchandises habituellement importées. D'ailleurs l'ensemble de ce train de mesures a, jusqu'alors, permis de réduire le déficit de la balance des paiements de 17 milliards de dollars, entre 2014 et 2015, de 17 milliards de dollars entre 2015 et 2016, et de 10 milliards de dollars pour la période s'étalant de 2016 à novembre 2017. L'économiste et ex-ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, a souligné que l'Etat, à travers ces décisions courageuses, veut réduire les importations et, par ricochet, encourager la production locale. Les deux mesures de la LF 2018 portent sur l'élargissement de la liste des marchandises soumises à la Taxe intérieure de consommation (TIC), au taux de 30%, à 10 familles de produits finis, ainsi que le relèvement des droits de douanes, pouvant atteindre 60%, pour 32 familles de produits finis, a-t-il poursuivi. Selon ses propres estimations, ce dispositif est susceptible de "libérer un marché de 15 à 20 milliards de dollars en faveur de l'entreprise locale". "C'est le moment d'occuper ce marché", a-t-il insisté en préconisant la substitution de ces importations par la production locale dans les deux années à venir. Aux entreprises industrielles nationales, publiques et privées, de saisir l'occasion pour se frayer un chemin dans la participation active de la diversification de l'économie nationale afin d'atteindre l'objectif primordial de ne point dépendre des hydrocarbures en ne comptant que sur le produit national…