Deux leaders d'AQMI éliminés le week-end dernier dans une embuscade, aux environs de Kasserine, et la capture de quatre autres en novembre dernier, dans une précédente embuscade : les forces de l'ordre tunisiennes prennent désormais le dessus sur les groupes terroristes, cernés efficacement depuis les attaques meurtrières de 2015. Réduits au silence depuis l'attaque du minibus de la Garde présidentielle, le 24 novembre 2015, les groupes d'AQMI basés sur les hauteurs du mont Semama, près de Sbeitla (40 kilomètres de la frontière algérienne), ont essayé d'exploiter les récents mouvements sociaux pour reprendre l'activité et s'attaquer à l'un des symboles du pouvoir de la région, à savoir une caserne ou une patrouille de sécurité. Les terroristes ont cru que l'étau s'était suffisamment desserré autour d'eux pour oser s'aventurer en dehors de leurs abris. Toutefois, les «yeux» des sécuritaires tunisiens ont remarqué qu'un groupe de terroristes descendait de la montagne Semama pour repérer les points stratégiques de la région. Du coup, un guet-apens a été préparé en 48 heures et les terroristes ont été cueillis à froid. Deux de leurs leaders ont été abattus. Intervenant sur les ondes de Shems FM, lundi dernier, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khalifa Chibani, a indiqué que les forces d'élite de la Garde nationale ont éliminé deux leaders terroristes lors de l'opération de samedi dernier à Sbeïtla. «Le dénommé Bilel Kobbi tué samedi est un leader d'AQMI, qui a rejoint les groupes extrémistes en 1992 alors qu'il n'avait que 15 ans. Il opérait en Tunisie depuis 2014», a précisé Chibani avant de donner davantage de précisions sur le deuxième terroriste éliminé, Bilel Ben Neji. Ce dernier a, quant à lui, intégré la cellule terroriste Okba Ibn Nafaa en 2013 et a participé à toutes les opérations orchestrées par la cellule depuis 2013. D'ailleurs, il était considéré comme le guide des montagnes des groupes terroristes. «Nous réalisons de grands progrès dans la lutte contre les groupes extrémistes», a affirmé le porte-parole du ministère de l'Intérieur, qui a également ajouté que «des éléments terroristes arrêtés dernièrement allaient fournir beaucoup d'informations importantes pour le combat contre le terrorisme». Constat sans cesse rappelé par le colonel-major, Mokhtar Ben Nasr, président du Centre tunisien pour les études de la sécurité globale, qui attire néanmoins régulièrement l'attention sur la nécessité de rester vigilants contre d'éventuels sursauts de terroristes. Les forces de sécurité tunisiennes ont maintenant bien cerné quatre groupes armés terroristes, basés sur les monts de Kasserine et du Kef. Le terrorisme est harcelé en Tunisie, comme le prouve son mutisme durant les deux dernières années. Mais, le danger reste présent, comme le prouve la dernière opération. Les terroristes essaient de refaire surface à chaque fois que l'occasion se présente, a affirmé le rédacteur en chef de Mosaïque Fm, Néji Zairi.
