Une soixantaine de chefs d'entreprises, de commerçants grossistes, d'industriels,d'agriculteurs et d'artisans activant dans divers domaines ont été invités à une rencontre tenue récemment avec Mustapha Robaïne, président de l'Organisation nationale des entreprises et de l'artisanat (ONEA). Lors de son intervention, celui-ci a exhorté l'auditoire à adhérer à cette organisation patronale afin de bénéficier d'un éventail de privilèges et de facilitations accordés par l'Etat pour développer leurs activités. «L'ONEA a été créée en avril 2016. Elle a pour mission la concrétisation de 17 objectifs pour l'essor du secteur économique national et de la promotion des jeunes et des femmes entrepreneures. Il y a même un programme spécifique pour soutenir les femmes au foyer capables de s'investir dans un projet. Nous accompagnerons et aiderons toutes les entreprises répondant aux critères et normes légales pour les aider à produire et exporter leurs productions, mais ces entreprises doivent avoir des registres parfaits de mise à jour de leurs situations vis-à-vis des services fiscaux, de la Casnos, de la CNAS et de la CNR. Beaucoup de pays affrontent avec succès la crise économique mondiale du fait de la force de leurs PME et de leurs artisans. Le Sud algérien a les potentialités pour s'affirmer comme un pôle de développement durable», a déclaré l'hôte de la Reine des Ziban. Des aides conséquentes Organisée par le centre de facilitation des entreprises de Biskra, cette réunion de travail a été l'occasion pour les intervenants de rappeler que la crise économique à laquelle l'Algérie fait face est surmontable à la condition que les PME et PMI se mettent au niveau requis. Les adhérents à l'ONEA bénéficient de plusieurs mesures et dispositions telles que des sessions de formation, des abattements substantiels sur les frais pour les transporteurs, les éleveurs, les agriculteurs, les artisans et les chefs d'entreprises de production de biens et d'équipements, des réductions sur les assurances pour les personnes et les véhicules, des microcrédits à caractère islamique, des crédits pour l'acquisition de logements, de véhicules et de machines et un accompagnement pour promouvoir et rendre visible leurs produits sur les marchés intérieurs et internationaux, a-t-on appris. «L'entrepreneuriat de nécessité et celui des opportunités sont distincts. Il nous faut devenir agressifs dans le bon sens du terme. Je conseille à l'Onea de mettre en place une cellule de veille ou de crise afin de soutenir et d'aider les porteurs de projets, les producteurs de denrées alimentaires ou de biens d'équipements et de mener ces entreprises vers la rentabilité et la réussite. Que nous enregistrions des taux d'échec est naturel, mais chaque acteur de la filière économique, industriel et artisanal doit se poser des questions sur les causes bloquant son travail et toujours faire une auto-évaluation pour résoudre ses difficultés», a souligné Sofiane Bladahane, directeur de l'industrie et des mines de Biskra et représentant du wali de Biskra à cette séance. Une kyrielle de problèmes Profitant de l'occasion, plusieurs entrepreneurs, éleveurs, agriculteurs et artisans ont exprimé leurs satisfactions de voir l'Onea s'implanter à Biskra et aussi mettre en avant une kyrielle de problèmes et de préoccupations ayant trait à leurs activités. Un éleveur de camelins et producteur de lait de chamelle d'Oumache s'est plaint de l'absence d'aire de pâturage pour ses bêtes et d'une laiterie pour conditionner sa production dans des délais acceptables. Un agriculteur et producteur de produits dérivés des dattes a pointé du doigt le manque de Ghars et de Degla Baidha, des variétés de dattes dont on extrait plusieurs produits et qui se caractérisent par une durée de conservation exceptionnelle de plusieurs années. Il s'est interrogé sur l'arrêt des plantations de palmiers dattiers dans la région des Ziban-est alors que des terres immenses sont laissées en jachère. Laminée par les nouvelles dispositions statutaires et une profonde crise touchant son activité, une productrice et commerçante de plantes médicinales a confié qu'elle pensait à mettre la clef sous le paillasson. «Toutes les difficultés peuvent être résolues pourvu que l'on trouve les bonnes voies et les bons conseillers. L'ONEA a des experts en économie et en création d'entreprises ainsi que des entrepreneurs et des opérateurs économiques chevronnés capables d'accompagner et de soutenir ses adhérents en aval, durant la création de l'entreprise et en amont de celle-ci. Son rôle premier est la défense et le soutien des créateurs d'activités et d'emplois. Nous étudions toutes les requêtes des investisseurs et les accompagnons tout au long de leurs parcours jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'aisance financière, à une autonomie et à la rentabilité», a conclu Khaled Madouni, président du bureau local de l'Onea. Cette organisation compte 180 entreprises industrielles ou artisanales, dont 40 sont dirigées par des femmes issues de 35 wilayas.