Jamais équation n'a été aussi pertinente, la sécurité alimentaire est une affaire de souveraineté. C'est pourquoi, elle est inscrite au rang de priorité pour le développement du pays et sa prospérité. Deux mesures attestent de la réalité tangible de cette préoccupation chez le président de la République qui les a adopté en parallèle à une batterie de mesures diverses, d'exonération, de prêts bancaires bonifiés visant à encourager les agriculteurs. On peut déjà citer la mesure d'effacement des dettes des agriculteurs et des éleveurs soulagés de la faillite. Vient ensuite la promulgation d'une loi sur la concession agricole qui stabilise les agriculteurs et ouvre la voie à des investissements lourds à même d'élever la production nationale et de réduire la facture alimentaire et donc notre dépendance accrue vers l'étranger. Le président de la République a décidé en février 2009, à Biskra d'effacer la totalité de la dette des agriculteurs et des éleveurs qui s'élevait alors à 41 milliards de DA. Le président voulait ainsi encourager le monde agricole à «fournir l'effort intense attendu de lui pour moderniser l'activité et augmenter ses diverses productions». Cette mesure a été annoncée à l'occasion de la rencontre nationale sur le renouveau de l'économie agricole et le renouveau rural. La réduction de la facture alimentaire ne se limite pas à la seule préoccupation des agriculteurs ou éleveurs, c'est pour cette raison que le chef de l'Etat a préconisé également la mobilisation en faveur de la relance du secteur agricole de «près de 200 milliards de DA, soit près de 3 milliards de dollars pour chaque année». L'intervention est justifiée, la facture alimentaire de l'Algérie a plus que triplé en cinq ans .Elle est estimée entre 6 et 8 milliards de dollars. Plus inquiétant, les produits alimentaires constituent 30% des importations de l'Algérie alors que plusieurs produits peuvent être assurés localement comme les céréales, le lait, les viandes, ou les légumes secs. La situation est d'autant plus délicate qu'il y a un risque de baisse de l'offre sur le marché international. REDUIRE LA FACTURE ALIMENTAIRE Le président de la République, dans un contexte de renchérissement des prix des principaux produits alimentaires sur le marché international, a de nouveau donné des instructions pour la relance du secteur agricole qui constitue, outre la stabilisation du monde rural, un grand gisement pour la création des postes d'emploi dans les régions défavorisées du pays. Après la mise en œuvre du système de la concession des terres agricoles, en 2010, au profit des agriculteurs, des mesures plus récentes ont été adoptées toujours dans ce domaine. En effet, lors du dernier conseil des ministres, le président de la République a ordonné la création de nouvelles exploitations agricoles relevées de 5 et 10 hectares, selon la zone, la surface de la concession agricole, avec des abattements sur la redevance de concession pour l'investissement dans les petites et moyennes entreprises (PME). Ces mesures devront aussi faciliter la mise en valeur de larges périmètres agricoles par des opérateurs économiques nationaux, sur la base de cahiers des charges. Autre nouveauté, l'élargissement de l'aide publique à la mise en valeur des terres aux propriétaires de terres privées et ce sur la base des cahiers des charges portant sur les cultures à développer. En matière de financement, des prêts bonifiés à hauteur de 01 million de DA par hectare pour la mise en valeur des terres et la création d'exploitations, ont également été décidés. Ces mêmes crédits bonifiés sont mis à la disposition des unités industrielles agroalimentaires (laiterie, conditionnement de tomate..) qui octroieront, à leur tour, des préfinancements aux éleveurs et cultivateurs de leurs filières.