Adoptée par les autorités locales, la politique d'éradication des marchés informels n'a pas donné les résultats escomptés. Nous allons nous réunir cette semaine avec le wali, le chef de daïra et le directeur du commerce de Annaba pour étudier des raisons ayant mené les vendeurs de l'informel à bouder les nouveaux locaux qu'offrent des marchés affectés à cette frange de jeunes». C'est ce qu'a déclaré à El Watan, Merabet Farid, le maire de Annaba. Il était temps puisque, selon les jeunes concernés, ils sont livrés à eux-mêmes. Pour eux, «Depuis la distribution de ces nouveaux box, aucun représentant des autorités locales n'a daigné rendre visite à ces endroits. Mieux, ils ont attribué ces stands aux jeunes qui, en majorité, ne sont pas dans le besoin. D'ailleurs, ils n'ont pas résisté et ont abandonné cette activité». Ainsi, adoptée par les autorités locales, la politique d'éradication des marchés informels n'a pas donné les résultats escomptés. Une bonne partie des jeunes concernés boudent toujours ces nouveaux marchés, tels que les cas des cités El Abtal et d'Oued Forcha, où plus d'une centaine de stands demeurent inoccupés. La réapparition des pick-ups, au lieu des charrettes de fruits et légumes, dans différents quartiers du chef-lieu de wilaya en est une preuve. Du côté des animateurs de l'informel, l'on impute cette situation à une mauvaise concession, dont plusieurs bénéficiaires sont étrangers à cette activité clandestine. D'où l'abandon des nouveaux locaux destinés à abriter le commerce informel. En chiffres, plus de 170 box clandestins de fruits et légumes ont été complètement rasés lors d'une opération de démolition au début de l'année 2017. Parallèlement, seuls 87 commerçants figuraient sur la liste des bénéficiaires. «Bien qu'ils soient détenteurs d'une notification d'attribution depuis l'année 2002, plusieurs d'entre eux ont été exclus. A défaut d'une insertion, nous étions obligés de reprendre l'activité à l'informel», explique Abdelhafid, l'un des marchands ambulants concernés. Pour d'autres, «les nouveaux box attribués ne sont pas attractifs pour la clientèle. A défaut d'une recette correcte, nous avons repris l'activité clandestine plus génératrice de profits que la première». Autre cas plus édifiant, celui de l'exploitation depuis plus d'une année du marché des fruits et légumes de Bouzered Hocine (ex-la Cofel). Ce dernier a été pratiquement déserté par les marchands clandestins ayant été installés lors d'une opération d'insertion. Sur les 30 stands, aménagés pour la commercialisation des fruits et légumes, seuls trois box sont occupés par des vendeurs. Ils sont installés à la devanture du local. La majorité des bénéficiaires n'ont jamais occupé leurs nouveaux locaux, préférant louer d'autres dans leur quartier initial d'El Ghezala. Rappelons que dans le cadre de l'éradication du commerce informel et de la régularisation de l'activité commerciale dans un cadre légal, la commune de Annaba a construit des marchés dans différents endroits. Il s'agit, entre autres, des deux marchés à la cité Safsaf, de 60 box, celui à la cité du 8 Mai 1945, qui dispose de 87 locaux, et un autre à la cité Bouzered Hocine, de 30 stands. Et les derniers en date, ceux de Oued Forcha et de Hay El Abtal. A la cité Didouche Mourad, le marché informel de fruits et légumes n'a jamais été concerné par la politique d'éradication des marchés informels. Au contraire, des extensions quotidiennes sont enregistrées par des jeunes chômeurs sans perspectives.