L'Enquête sur le budget ouvert publié à Washington utilise plusieurs indicateurs pour mesurer la transparence budgétaire, le contrôle et la participation citoyenne dans la budgétisation. Globalement, les résultats obtenus dans cette édition montrent que 89 sur 115 pays ne rendent pas suffisamment d'informations budgétaires disponibles au public. Selon l'IBP, cet échec empêche les citoyens de demander des comptes à leur gouvernement en matière de gestion des finances publiques. Une conclusion qui intervient dans un contexte de baisse de la confiance publique envers le gouvernement et les inégalités croissantes. Ainsi, le progrès en termes de transparence budgétaire s'est ralenti pour la première fois en dix ans. En effet, après 10 années de progrès constants, l'EBO 2017 a montré une légère baisse des scores moyens de transparence budgétaire globale, passant de 45 à 43/100, entre 2015 et 2017 pour les 102 pays ayant été interrogés au cours des deux cycles. Trois quarts des pays évalués ne publient pas suffisamment d'informations budgétaires (soit un score de 61 ou plus). Pour Warren Krafchik, directeur exécutif de l'IBP, «les baisses en termes de transparence budgétaire sont inquiétantes dans un contexte mondial d'inégalités croissantes, de restrictions imposées à la liberté des médias et à la liberté civique ainsi que dans un contexte de baisse de la confiance entre citoyens et leurs gouvernements». «Les citoyens de chaque pays devraient être en mesure de savoir comment leur gouvernement collecte et dépense les fonds publics. Les citoyens devraient également avoir la possibilité de participer à l'élaboration et au contrôle du budget, ce qui peut contribuer à des budgets plus équitables ainsi qu'à une plus grande efficacité des dépenses. Le fait que la plupart des gouvernements n'impliquent pas le public dans ses prises de décisions ou ne leur expliquent pas leurs stratégies et leurs budgets affaiblit la confiance et met en péril la démocratie», a-t-il résumé dans un communiqué rendu public le 30 janvier pour annoncer les résultats de l'enquête. Par ailleurs, l'EBO qui a également évalué le rôle des institutions officielles de contrôle, a révélé qu'uniquement 32 pays (soit 28%) ont des législatures avec des pratiques de contrôle appropriées. Dans 47 pays (41%), les pratiques de contrôle sont limitées et faibles dans 36 pays (31%). A titre indicatif, l'EBO est le produit d'enquêtes menées par des experts budgétaires indépendants de la société civile. Cette enquête a été lancée en 2006 et cette sixième édition 2017 couvre 115 pays des six continents.