Les patients d'Adrar attendent depuis déjà près de quatre années la dotation de leur hôpital par un scanner. On est encore au stade de l'étude d'acquisition. L'opération est inscrite depuis 2003 et son enveloppe financière existe (plus de 3 milliards). Les responsables mettent en avant « la lenteur des procédures administratives » pour expliquer cette carence. L'absence de cet équipement d'imagerie oblige les malades à se rabattre vers Oran et Alger. Une séance de scanner à Alger, prescrite à un malade, exige le plus souvent son transfert par voie aérienne. Dans tous les cas, un malade évacué nécessite obligatoirement un accompagnateur (médecin ou infirmier), donc deux billets d'avion (aller et retour) estimés à 56 000 DA. Aussi, dans la majorité des cas, les malades transférés sont transportés par avion sur une civière. Cette dernière prend l'espace de 9 sièges, ce qui pose une contrainte pour Air Algérie (est-ce que ces sièges perdus sont ensuite facturés à l'hôpital ?). Il arrive au malade et à son accompagnateur de résider à Alger durant toute une semaine, ceci en fonction de la programmation du service de l'imagerie et du vol de retour. Automatiquement il y a le prolongement des frais de mission (2 000 ou 2 500 DA/jour) pour l'accompagnateur. L'utilisation des ambulances et leurs équipes ne sont pas négligeables (carburant et mobilisation). En plus de toutes ces dépenses et ces désagréments, il y a la séance de scanner qui coûte environ 4 000 DA. En minimisant les évacuations, en supposant 10 transferts par an par le secteur de la santé d'Adrar, les dépenses dépassent les 800 000 DA, alors qu'avec la présence d'un scanner sur place, elles seront de l'ordre de 10 fois moins ! L'autre revers négatif est le plan médical. Cette carence influe directement sur le temps mis par le médecin pour établir le diagnostic. Cette durée peut être aussi fatale au patient, notamment dans le cas des traumatismes. L'été dernier, l'hôpital d'Adrar a enregistré le décès d'un adolescent qui avait reçu une pierre au niveau du crâne, l'absence d'images n'a pas pu permettre au neurochirurgien l'exploration crânienne à temps. Selon les dernières informations, le dossier de l'opération d'acquisition de ce scanner, qui a passé plus de 3 ans a exécuter des circuits entre le comité des marchés, la direction de la Santé, les avis d'adjudications non fructueuses et les propositions non retenues, risque peut-être de voir le bout du tunnel dans les premiers mois de l'année 2007.