La protestation, il y a quelques jours, de la population de Beni Ferguene, au nord-est de la ville d'El Milia, devant le siège de la daïra, appelant les autorités à intervenir pour trouver une solution à leurs préoccupations, n'est pas restée sans suite. Il faut d'abord rappeler qu'une plateforme de revendications a été remise aux responsables locaux mettant en exergue les atouts agrotouristiques de cette région à relief montagneux, restée en marge de tout programme de développement depuis de longues décennies. Si la lutte contre le terrorisme qui a longtemps sévi dans ce territoire à la nature forestière très dense n'a pas permis de lancer des projets, le retour à la stabilité depuis déjà une bonne décennie n'a pas été suivi d'effet pour s'intéresser aux problèmes soulevés. En conséquence de cette situation, ce sont les localités limitrophes relevant de la wilaya de Skikda, qui ont aujourd'hui largement dépassé en termes de développement Beni Ferguene et sa côte d'Oued Z'hor. Entre le côté est relevant de la wilaya de Jijel et la partie ouest intégrée à la wilaya de Skikda, la différence est de taille. Elle est remarquable et met en évidence toutes les disparités entre deux régions qui ont pourtant partagé le même destin de lutte contre le terrorisme. Du côté de Jijel, c'est encore l'hibernation. Les élus locaux à El Milia n'ont pas jugé utile de s'intéresser de près aux aspirations de la population pour une prise en charge de leurs préoccupations. Et pourtant, on n'hésite pas à tirer profit des richesses en dunes de cette région, écrasée sous le poids des engins et des poids lourds servant à l'extraction et au transport du sable. Il faut dire que non seulement cette sablière ne rapporte aucun bénéfice financier à la région, mais qu'elle a encore porté un sérieux coup à sa vocation agricole et touristique. Tentant de rassurer la population lors de son déplacement dans la région, après le rassemblement tenu à El Milia, le wali, Bachir Far, a cependant présenté un programme de développement aux habitants. S'appuyant sur une enveloppe de 149 milliards de centimes pour le désenclavement, il prend également en charge la réhabilitation des salles de soin, des écoles et de l'attribution d'aide pour la construction rurale. Il reste à souligner que pour les habitants, la plage d'Oued Z'hor, dont l'ouverture dépend toujours du facteur sécuritaire, et qui a renoué, en dépit de sa fermeture, avec l'ambiance estivale depuis plusieurs années, est un indice d'espoir pour le désenclavement et le développement de leur région.