Une fois de plus, la route de Oued Z'hor fait l'actualité dans les régions de l'extrême nord-est de la wilaya de Jijel. A la lisière des limites administratives entre cette wilaya et celle de Skikda, c'est l'étonnement et l'incompréhension qui caractérise l'état d'esprit de la population, livrée plus que jamais à un état d'isolement qui perdure depuis voilà plus de deux décennies. «Ecrivez pour dénoncer cette situation, une route, c'est pourtant une priorité pour la population, pour les estivants et pour tous ces gens qui veulent revenir à Oued Z'hor, à Beni Ferguene et à toutes ces localités qu'ils ont quitté pour aller vivre ailleurs», nous interpellent presque à chaque circonstance des natifs de cette région. L'histoire du littoral de Oued Z'hor, qui s'étend sur plusieurs kilomètres dans une zone fortement boisée relevant de la commune d'El Milia, est liée à une certaine époque d'avant le terrorisme. Mais depuis plusieurs années, c'est l'isolement et l'enclavement qui caractérise les lieux. Pourtant de l'autre côté de la frontière dans les localités relevant de la wilaya de Skikda, la vie a parfaitement repris son cours le plus normal. «C'est à cause de la route que les gens sont revenus, ils n'ont pas ce problème d'isolement», nous font remarquer nos interlocuteurs. Un certain effort de développement a même été constaté de l'autre côté de cette frontière, grâce à des routes soigneusement aménagées. Mais, dès quand on se réoriente vers les localités relevant des compétences territoriales de la commune d'El Milia, c'est la désolation. Les conditions de déplacement des populations et des estivants qui ont à cœur de retrouver la célèbre plage de Oued Z'hor, malgré sa fermeture, sont des plus délicates. Sur des tronçons impraticables, la route est hors usage, à cause de ces éternels camions qui la défoncent sous le poids du sable qu'ils transportent à partir de la sablière de Oued Z'hor. «Outre qu'elle ne génère aucun profit ni à la population, ni même à la commune d'El Milia qui n'en tire aucun revenu fiscal, cette sablière est sur le point de tuer la vie près de la plage, après avoir porté préjudice à l'agriculture, à l'environnement et à la seule route qui nous permet de se déplacer», se désole-t-on. Cette sablière est considérée comme un mal absolu, bref, une calamité pour la région ! Depuis de longues années, elle continue de faire du tort au développement de tout un territoire, écrasé sous le poids des camions transportant son sable. L'amélioration de la situation sécuritaire a donné de l'espoir aux habitants et aux natifs de cette localité, mais ce sont ces camions qui tuent dans l'œuf toute tentative de retour à Oued Z'hor et à ses belles plages. Le désintérêt des autorités locales pour la région l'a davantage précipité dans l'oubli, même si sa plage a renoué avec l'effervescence estivale depuis déjà quelques années, en dépit qu'elle ne bénéficie d'aucun dispositif de surveillance de baignade. Et pourtant, cette région reste une intarissable source de richesse sur le plan agricole, mais surtout pour sa vocation touristique. Pourvue qu'elle soit repris en main, elle pourra générer d'importantes rentrées d'argent à la commune. «Hélas, ce n'est pas encore le cas», se désolent encore des initiés aux secrets captivants des sites à l'état vierge de la région.